Le variant Omicron pourrait mettre les hôpitaux de la métropole à rude épreuve. Même si pour l'instant les chiffres sont encore loin des effets du variant Delta, la situation des hôpitaux pourrait bien empirer. Face à l'exposition des cas ces derniers jours, la situation des hôpitaux pourrait être plus difficile les semaines à venir, d'autant plus complexe que les hôpitaux recommencent à accueillir de nombreux patients Covid. Contacté par nos soins le spécialiste en anesthésie et réanimation au sein du Centre Hospitalier Universitaire(CHU) Ibn Rochd de Casablanca, Pr. Chafik Elkettani nous confie qu'il y a beaucoup de patients en service de soins intensifs, et « qu'à ce rythme dans deux semaines, nos hôpitaux seraient déjà à des niveaux de saturation équivalents à ce que nous avions vécu lors de la dernière vague suite à la prolifération du variant Delta en mois d'août » prévient-il, précisant que la tension hospitalière s'accentue. « Un premier service est déjà plein, dans l'attente d'une ouverture d'un second, qui risque d'être aussi saturé que le premier dans les jours à venir », poursuit-il. En effet, les cas graves et critiques s'entassent de plus en plus alors que cette nouvelle vague de contamination vient à peine de commencer, et selon l'expert cela s'expliquerait par le peu d'engouement manifesté par la population pour la campagne nationale de vaccination. « On a de tous les profils . Il y a des jeunes non vaccinés, comme il y a beaucoup de gens vaccinés avec deux doses qui n'ont toutefois pas fait le dernier rappel. Il y a d'autres qui ont des maladies associées soit cardiaques soit neurologiques », a-t-il souligné. S'agissant du nombre de lits de réanimation et de soins intensifs, le Pr. Elkettani nous indique que la capacité totale de lits au CHU, est de 70 à 80. « Généralement 12 à 14 lits par service dans 7 services. Il y a 4 services de réanimation qui sont dédiés aux malades non Covid qui se transforment en service Covid. Il y a 3 services qui peuvent être crées pour prendre en charge les personnes contaminées », nous détaille-t-il. Rappelons que le nombre de lits de réanimation disponibles dans les hôpitaux publics a été multiplié par 7,6 au niveau national, depuis le début de l'épidémie. Il est passé de 684 lits au début de la pandémie de Covid-19 à 5.236 lits à fin octobre dernier. Ce qui représente une augmentation nette de 4.552 lits. Dans la région de Casablanca-Settat, le nombre de lits de réanimation disponibles au niveau de l'hôtel de campagne installé dans la Foire de Casablanca, dans l'hôpital de Ben Slimane et dans celui d'El Jadida, est de l'ordre de 1.616 sur une capacité totale installée de 1.929 lits. Chaimae BARKI Omicron est-il plus dominant à Rabat et Casablanca ? Selon le directeur de la plateforme génomique fonctionnelle au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), El Mustapha El Fahim, cité par SNRTnews, « 50% à 60% des tests Covid envoyés de Rabat et Casablanca au Consortium des laboratoires concernent des infections par le variant Omicron », en d'autres termes soit près des deux tiers des tests de dépistage Covid-19 effectués à Rabat et Casablanca ont un profil compatible avec le variant Omicron. « Un constat qui ne doit pas être généralisé sur tous les tests du Royaume » , a-t-il toutefois tenu à préciser. Interpelé sur le niveau de propagation du variant Omicron au niveau national, El Fahim a fait savoir qu'une collecte nationale des échantillons était en cours pour connaître et évaluer la situation générale de la propagation de ce nouveau variant au niveau national.