Avis de tempête sur Algérie et pour cause, alors que l'on est encore loin du pic de la troisième vague qui s'annonce plus sévère, le pays fait face à une flambée de contaminations et une mortalité record. Les hôpitaux sont saturés, services de réanimation sous-équipés et moyens très limités, pénuries successives d'oxygène médical, vaccins peu disponibles et Dame Covid s'en donnant à cœur joie et tel un furet des bois Mesdames, court, court... passant par-ci, passant par-là au grand dam des responsables sanitaires. Hier samedi 24 juillet, rien que dans un CHU de la capitale Alger qui en compte plusieurs, on a déploré pas moins de 12 morts des suites de l'infection à la Covid-19. Comme tous les CHU de la capitale et d'Algérie, les hôpitaux sont particulièrement sollicités et pris d'assaut par un nombre croissant de patients souffrant des formes les plus graves de la Covid-19. Les services sont saturés, les lits sont indisponibles et quand ils le sont c'est pour accueillir des patients si gravement atteints qu'ils y terminent leur vie. Les établissements hospitaliers, sont en manque cruel de moyens et les infrastructures laissent à désirer donc, ce qui explique, que nombre de malades perdent la vie faute d'une possible prise en charge médicale et des soins intensifs et urgents. Les services sanitaires ne se sont pas bien préparés pour cette troisième vague et outre la saturation des lits de réanimation, l'on parle actuellement de celle des lits d'hospitalisation, d'où la nécessité de revoir des capacités d'accueil à la hausse, afin de soigner le plus grand nombre de patients en détresse respiratoire. À Alger on y a même dédié un premier hôtel, mais en vain, moyens et ressources humaines ne suivent pas. Aussi, l'inquiétude gagne les citoyens, notamment dans certaines wilayas où la contamination et les décès ne cessent d'augmenter. Les derniers chiffres recueillis par les organismes officiels de l'Etat algérien, l'Institut national de la santé publique (INSP) affirment une hausse alarmante du nombre des patients admis dans les unités de soins intensifs et dans les services de réanimation, avec une augmentation de plus de 22,3 % entre le 26 juin et le 9 juillet dernier. Les chiffres officiels qui relèvent du secret d'Etat ne sont pas communiqués et quand ils le sont, ils sont truqués et trompeurs. Aussi l'Algérien se fie à ses yeux et oreilles et s'en remet aux échos parvenant des hôpitaux et des parents de patients qui sont de plus en plus alarmants. Selon les derniers rapports, la vaccination aurait touché entre 3 et 4 millions de personnes. C'est au pif il n'y a pas de chiffres exacts et l'on ne sait s'il s'agit de première ou de seconde dose. Par ailleurs on aurait enregistré en Algérie plusieurs cas de Covid-19 chez des enfants (nouveau-nés âgés de 15 et 20 jours dont les poumons sont atteints à 50%), c'est désolant de voir l'égard que portent l'autorité sanitaire ou l'autorité tout court aux Algériens. Comme à pareille période, l'année passée, crainte est de voir le scénario d'après l'Aïd-El-Adha se répéter en Algérie avec plus de complications. En effet la flambée du variant Delta est bel et bien réelle et la propagation est d'autant plus rapide. Elle provoque une panique générale et met tout le système de santé à rude épreuve. La flambée du variant Delta n'a pas touché toutes les régions du pays, mais à chaque jour que Dieu fait, elle gagne davantage de terrain et, pas seulement que dans les grandes villes. Les zones rurales et les villages alentours sont autant touchés que les zones urbaines. Du nouveau venu, la pandémie fait rage à Alger, Oran, Sétif, Tizi Ouzou, Constantine, Bejaïa... et dans les wilayas où les structures hospitalières sont débordées devant le flux de malades. Devant cette situation sanitaire inquiétante où les chiffres sont en augmentation exponentielle, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, en appelle à une vaccination massive et bizarrement il n'a pas d'échos auprès de la population. Devant cette situation opposant vaccination massive et nécessité de recourir à un confinement tous azimuts, la situation peut déborder à tout moment, il suffit d'une moindre étincelle pour que ça explose en Algérie, tous les ingrédients sont là, crise sociale, crise sanitaire, crise politique…