Pas la peine d'attendre le samedi 18 décembre prochain pour voir la finale de la Coupe arabe. Celle-ci s'est jouée samedi entre le Maroc et l'Algérie. Et c'est ce pays avec lequel nous sommes en plein contentieux géopolitique qui l'a remportée. De belle manière il faut l'avouer. Mais plus que le Maroc ou l'Algérie, c'est le fair-play et le football qui ont gagné. La sportivité des deux équipes était remarquable et l'engagement des joueurs admirable. Deux fois mené au score, le Maroc parviendra à égaliser aussi rapidement que joliment, donnant l'impression de rendre coup pour coup dans un esprit de combativité qui était beau à voir. Il aura donc fallu passer par la cruelle roulette russe des tirs aux buts pour départager les deux formations. Sur la pelouse et malgré les enjeux extra-sportifs de ce match, l'ambiance est restée tout au long de la rencontre fraternelle et très sportive. En témoignent les nombreuses accolades entre joueurs, les sourires partagés et l'absence totale d'actions inamicales, violentes ou vicieuses. Au niveau des tribunes et en dépit d'une ambiance surchauffée depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux et entre médias algériens et marocains interposés, aucun incident n'a été rapporté et la fête footballistique fut belle sous les yeux de Gianni Infantino et de l'ensemble de la planète foot qui a été littéralement émerveillée par l'ambiance enflammée du derby maghrébin. En Algérie, les généraux, tout comme le président Tebboune et sa smala de sbires anti-marocains, étaient certainement accrochés à leurs écrans pour suivre de près l'évolution du match. Et il n'est pas sûr que cette ambiance de franche camaraderie entre joueurs marocains et algériens ait été à leur goût. Bien au contraire, eux qui ont érigé le Maroc en ennemi public numéro un de leur pays, ne cessant de pleurnicher depuis des mois sur sa pseudo hostilité, auraient sûrement préféré que la rencontre vire à la bataille de tranchées, sur le terrain comme dans les tribunes. Et ils auraient invoqué moult théories complotistes fumeuses impliquant Faouzi Lekjaa, la franc-maçonnerie et les extraterrestres, si d'aventure l'Algérie avait perdu. Il n'en sera finalement rien. Même si les poulains de Amouta n'ont pas démérité, leur manque d'offensivité a permis à nos adversaires de gagner. Au Maroc, le temps se chargera de nous faire oublier cette défaite jusqu'au prochain Derby que nos joueurs se surpasseront pour le remporter. Mais c'est en Algérie que les répercussions pernicieuses de cette rencontre sont à craindre. Si la joie du peuple algérien est aussi légitime que méritée, la récupération de cette victoire et son instrumentalisation par le régime pour lustrer son image écornée et entretenir sa mainmise sur l'Algérie, constitue le véritable revers de médaille de ce match que les généraux ont malgré tout perdu. Majd EL ATOUABI