Biden a promis de grossir les rangs de l'Otan et de faire subir à Moscou des conséquences économiques "dévastatrices", alors que Moscou semble préoccupé par la concentration des forces US en Grèce. Dans un contexte de plus en plus tendu entre l'Occident et la Russie, Joe Biden a assuré qu'il ne comptait pas envoyer directement des troupes en Ukraine. Il a en revanche promis de grossir les rangs de l'Otan et de faire subir à Moscou des conséquences économiques "dévastatrices". Samedi 11 décembre, Joe Biden s'est à nouveau exprimé au sujet de la crise ukrainienne, toujours en visant Moscou. Tout en assurant que l'envoi de troupes américaines à Kiev "n'a jamais été sur la table", il a évoqué de nouvelles sanctions économiques qui, selon lui, devraient suffire à freiner toute ambition russe. "J'ai été absolument clair avec le Président Poutine", a-t-il lancé, rappelant leur conversation téléphonique du 7 décembre, "s'il fait un mouvement sur l'Ukraine, les conséquences pour son économie seront dévastatrices". Il a également mentionné l'envoi de troupes américaines et de l'Otan sur "le flanc de l'est", promettant que cela allait forcer la Russie à changer "son attitude" et que "le point de vue du reste du monde sur la Russie va changer de manière significative". Toujours samedi, lors d'une réunion du G7, ses pays membres se sont accordés sur des sanctions "massives" à infliger à Moscou en cas d'attaque. Depuis plusieurs semaines, Américains, Européens et Ukrainiens accusent la Russie de masser des troupes à sa frontière en vue de préparer une invasion de l'Ukraine, ce que le Kremlin a toujours démenti. Son porte-parole Dmitri Peskov a une nouvelle fois dénoncé une escalade de tensions vide et sans fondement. Inquiétude russe de la concentration de l'Otan à ses frontières Il a également averti Washington que toute tentative de résolution de la crise dans le Donbass par la force aurait de graves conséquences. Fin novembre, le Président russe avait déclaré que le déploiement d'armes sur le territoire ukrainien constituerait une ligne rouge car considéré comme une menace pour la sécurité de l'Etat. M. Peskov assure finalement que Moscou fait de son mieux pour aider Kiev à résoudre le conflit dans le cadre du format Normandie et des accords de Minsk. Dans une interview à la chaîne de télévision grecque le porte-parole de Vladimir Poutine a exprimé sa préoccupation par le rapprochement et la concentration de forces de l'Otan près des frontières de la Russie, notamment en Grèce. La Russie est inquiète face à la concentration de troupes américaines en Grèce, a déclaré le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne de télévision grecque ANT1, à l'occasion de la rencontre entre Vladimir Poutine et le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, à Sotchi. Une situation qui rappelle un "débarquement américain" "Le problème est simple. De plus en plus de soldats de l'Otan, notamment des Etats-Unis, se concentrent sur votre territoire. Vous transportez des centaines et des milliers d'unités de matériel militaire à travers Alexandroupoli. Vous mettez en place de nouvelles bases pour l'Otan, alors que cette dernière nous qualifie d'ennemi. D'ailleurs, l'Otan formule l'objectif principal de l'Alliance qui n'est autre que la dissuasion de la Russie. Ce qui nous inquiète. Vous devez nous comprendre", a expliqué Dmitri Peskov. En Octobre dernier, un site grec, RNF24 a littéralement comparé la situation dans le port d'Alexandroupoli à un "débarquement américain", quelques jours après la signature du nouvel accord de coopération de défense quinquennal, avait constaté le 22 octobre le site grec RNF24. Les tensions Entre Washington et Moscou reposent sur les efforts de rapprochement de l'Ukraine avec l'Otan, ce qui déplaît fortement à la Russie. Les Etats-Unis ont jusqu'à maintenant refusé les demandes russes de garanties que l'Ukraine ne deviendrait jamais membre de l'Alliance. Le Président américain "s'en tient à la proposition selon laquelle les pays doivent pouvoir choisir librement leurs partenaires", a confirmé samedi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche Jake Sullivan.
Accord de coopération Grèce-USA Le département d'Etat américain a annoncé la signature, par le secrétaire Antony Blinken et son homologue grec Nikos Dendias, d'une nouvelle version de l'Accord de coopération de défense mutuelle (MDCA), permettant notamment d'élargir la zone d'activité américaine en Grèce. La première version du document avait été signée par Athènes et Washington en 1990. Celle qui a été adoptée en 2019 marquait une évolution notable, car elle autorisait les forces américaines à disposer du port d'Alexandroupoli, proche du détroit des Dardanelles et, par conséquent, de la mer Noire. Le nouvel accord prévoit "un accès et une utilisation sans entrave" du port. En perspective, les forces américaines auront accès à de nouvelles bases grecques, celles situées à Evros et à Xanthi ayant été citées, indique Opex. Et elles pourront y réaliser des travaux d'infrastructure. Alexandroupoli joue aujourd'hui un rôle clé dans le plus grand passage dans l'histoire des troupes américaines. Le port servira à transférer 120 hélicoptères et un millier de véhicules de combat de différents types, ainsi que des militaires à destination des pays d'Europe de l'Est. Le ministre grec de la Défense nationale, Nikolaos Panagiotopoulos, avait précédemment précisé que cette base était destinée à servir les intérêts des Etats-Unis dans la région et à assurer un meilleur contrôle. Lors d'un forum de l'Otan en Estonie, il avait affirmé que l'Alliance devait réagir aux actions de Moscou et "se préparer à une longue lutte dans ses relations avec la Russie".