A l'heure où augmente le nombre d'infections par le dernier variant en date, "Omicron", un peu partout dans le monde, le cercle des pays qui imposent des restrictions aux voyages de et vers les pays africains s'élargit. Plusieurs pays ont pris une voie stricte pour faire face à la propagation du nouveau variant de Corona. Israël a annoncé la fermeture de ses frontières aux étrangers. La Grande-Bretagne a resserré les restrictions d'entrée. Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré qu'il est nécessaire de mettre en place un nouveau système de dépistage, ce qui signifie que les Britanniques et les étrangers devront subir un test "Covid" (PCR) deux jours après leur arrivée au Royaume-Uni et s'isoler jusqu'à la publication du résultat. Pour sa part, Israël a annoncé qu'il interdirait aux étrangers d'entrer dans le pays, devenant ainsi le premier pays à fermer ses frontières pour lutter contre la souche Omicron. Il a déclaré qu'il utiliserait la technologie de suivi téléphonique utilisée pour lutter contre le terrorisme afin de contenir la propagation de cette souche, découverte pour la première fois en Afrique du Sud. En Australie, les autorités sanitaires ont annoncé pour la première fois la découverte de deux cas d'« Omicron » dans le pays, après avoir testé deux passagers sud-africains arrivés à Sydney. L'Allemagne avait confirmé la présence de deux cas d'« Omicron » parmi des voyageurs arrivés d'Afrique du Sud à l'aéroport de Munich (sud du pays). Aux Pays-Bas, les autorités sanitaires ont laissé entendre qu'un certain nombre de passagers qui s'y rendaient sur deux vols en provenance d'Afrique du Sud étaient infectés par "Omicron", quelques heures après avoir annoncé, samedi 27 novembre dans un communiqué, que "61 des passagers étaient positifs et 531 négatifs ». Une quarantaine a été imposée aux passagers affectés dans un hôtel près de l'aéroport de Schiphol. Hausse des cas en Afrique du Sud
Pendant ce temps, l'Afrique du Sud connaît une augmentation significative des cas de coronavirus, mais les médecins disent que les symptômes jusqu'à présent ne semblent pas graves. Un responsable médical en Afrique du Sud a déclaré que la plupart des patients se plaignent de fatigue sans avoir besoin de les emmener à l'hôpital. L'Organisation mondiale de la santé avait déclaré qu'il faudrait des semaines pour connaître le niveau de risque posé par la nouvelle mutation. Tandis qu'au Mexique on estime que les restrictions de voyage Omicron sont inutiles. Le vice-ministre mexicain de la Santé, Hugo Lopez Gatell, a déclaré que des mesures telles que la restriction des voyages ou la fermeture des frontières sont futiles pour faire face à l'émergence du nouveau variant Omicron du virus. Gatell a déclaré que certaines des mesures prises par d'autres pays étaient "disproportionnées" par rapport à ce que montrent les données scientifiques existantes. "Il n'a pas été démontré qu'il était plus virulent ou résistant à l'immunité posée par les vaccins", a-t-il écrit samedi sur Twitter. "La restriction des voyages ou la fermeture des frontières sont des mesures très peu utiles. Elles nuisent à l'économie et au bien-être des personnes", a-t-il ajouté. La découverte du nouveau mutant a suscité des inquiétudes dans le monde entier. Une vague d'interdiction des voyageurs en provenance d'Afrique du Sud a été lancée et les marchés financiers ont chuté alors que les investisseurs craignent que la nouvelle mutation n'affecte la reprise économique mondiale après la pandémie qui a commencé il y a près de deux ans. Mise en garde chinoise
Une étude chinoise met en garde contre une énorme épidémie de Corona si Pékin adopte des politiques ouvertes telles que l'Amérique et la France. L'étude menée par des chercheurs de l'Université de Pékin a déclaré que la Chine pourrait voir plus de 630.000 cas de Covid-19 par jour si elle abandonnait ses politiques strictes en levant les restrictions de voyage. Dans le rapport publié par le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, les scientifiques ont déclaré que la Chine ne pouvait pas lever les restrictions de voyage sans vaccins plus efficaces ou traitements spécifiques. À l'aide des données d'août des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de l'Espagne, de la France et d'Israël, les mathématiciens ont estimé les résultats potentiels si la Chine adoptait les mêmes méthodes de contrôle de l'épidémie que ces pays. Il a ajouté que les contaminations quotidiennes atteindraient 275.793 si la Chine suivait la même approche que la Grande-Bretagne et 454.198 si elle appliquait l'approche de la France. "Les estimations ont révélé le véritable potentiel d'une grande épidémie de la maladie, qui est presque certain de causer un fardeau insoutenable au système médical", indique le rapport. "Nos résultats mettent clairement en garde contre le fait que, pour le moment, nous ne sommes pas prêts à adopter des stratégies" d'ouverture "qui reposent uniquement sur l'hypothèse de l'immunité collective stimulée par la vaccination préconisée par certains pays occidentaux", a-t-il ajouté.
Un variant potentiellement aussi dangereux qu'Ebola ? Les mutations du Covid-19 viennent d'engendrer une souche aussi contagieuse que le Delta et aussi mortelle que le virus Ebola. Plusieurs pays décident de fermer leurs frontières aux pays de l'Afrique australe. Le président de l'Association médicale mondiale, Frank Ulrich Montgomery, a mis en garde contre l'émergence de variants dangereux du coronavirus. Il a fait part samedi de ses craintes et a souligné l'importance d'empêcher le Covid-19 de muter davantage. Face à la situation actuelle en Allemagne, le médecin demande même de fermer tous les marchés de Noël nationaux. "Ma grande inquiétude est qu'il puisse y avoir un variant aussi contagieux que le Delta et aussi dangereux qu'Ebola", a-t-il déclaré aux journaux du groupe de médias Funke. Il a confié ne pas avoir de données exactes sur les risques du variant Omicron, mais a admis qu'il se propageait très vite. "Le nouveau variant sud-africain B.1.1.529 est un bon exemple (...). Pour éviter d'autres variants, il sera nécessaire de vacciner le monde entier pour les années à venir", a-t-il signalé. Il a noté qu'au début de la pandémie les pays avaient sous-estimé la dimension du problème. Lui-même avait pensé que c'était une sorte de grippe. "Ensuite nous avons décidé que nous pourrions parvenir à une immunité collective, mais le Delta, une souche extrêmement contagieuse, est apparu".