Le nouveau variant du coronavirus, Omicron, continuait dimanche à se propager dans le monde entier, notamment aux Pays-Bas où 13 cas ont été détectés, semant l'inquiétude et poussant de plus en plus de pays à fermer à nouveau leurs frontières aux voyageurs étrangers. Alors que la pandémie a déjà fauché plus de cinq millions de vies dans le monde depuis fin 2019, l'arrivée durant la semaine écoulée du variant Omicron a été jugée « préoccupante » vendredi par l'Organisation mondiale de la santé. Identifié en Afrique du Sud, il a poussé de nombreux pays à fermer leurs frontières à l'Afrique australe alors qu'ils venaient parfois à peine de se rouvrir au monde. Le Maroc a annoncé dimanche la suspension de tous les vols directs pour une durée de deux semaines. Aux Pays-Bas, les autorités sanitaires ont annoncé dimanche que treize passagers venus d'Afrique du Sud et diagnostiqués positifs au Covid-19 vendredi à leur arrivée à Amsterdam étaient porteurs du variant. Israël, où un cas a été confirmé chez un voyageur revenant du Malawi, va interdire à partir de dimanche soir l'entrée des étrangers et imposer test PCR et quarantaine même à ses ressortissants vaccinés. Au Danemark, deux cas de contaminations par le nouveau variant ont été annoncés dimanche, chez des passagers arrivant d'Afrique du sud. En Australie, les autorités ont détecté le variant Omicron chez deux passagers vaccinés venus d'Afrique australe et arrivés la veille à Sydney via Doha, le jour même ou l'Australie fermait ses frontières à neuf pays d'Afrique australe. Outre Israël et l'Australie, le variant Omnicron est présent en Afrique du Sud, au Botswana, à Hong Kong et dans plusieurs pays d'Europe (Belgique, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie et République tchèque). Berlin a confirmé dimanche qu'un troisième voyageur venant d'Afrique du Sud – un homme vacciné – en était bien porteur. Le Royaume-Uni a également annoncé un troisième cas. En quarantaine En France, la détection du variant Omicron est « très probablement une question d'heures », a estimé le ministre de la Santé Olivier Véran. Le nouveau variant B.1.1.529 représente un risque « élevé à très élevé » pour l'Europe, selon l'agence de santé de l'Union européenne. Avant même son apparition, le continent affrontait une flambée épidémique liée au variant Delta, avec le rétablissement de restrictions sanitaires pas toujours bien acceptées comme aux Pays-Bas, dans les Antilles françaises ou en Suisse. Ce pays a néanmoins largement validé dimanche un pass Covid. En Autriche, des dizaines de milliers de personnes ont défilé ce week-end contre l'obligation vaccinale. Selon le groupe d'experts de l'OMS, les données préliminaires suggèrent que le variant Omicron présente « un risque accru de réinfection » par rapport aux autres variants dont le Delta, dominant et déjà très contagieux. Jamais un variant n'avait provoqué autant d'inquiétude dans le monde depuis l'émergence de Delta. Sur tous les continents, notamment en Europe, nombreux sont les Etats qui se ferment à des pays d'Afrique australe dont l'Afrique du Sud, le Botswana, le Zimbabwe, la Namibie, le Lesotho, l'Eswatini, le Mozambique, mais aussi la Zambie, le Malawi ou l'Angola selon les cas. Ils durcissent aussi les règles d'entrée pour tous les voyageurs. Dimanche, l'Angola, lui-même placé sur liste rouge par le Royaume-Uni, est devenu le premier pays d'Afrique australe à suspendre ses vols dans la zone. Les Philippines ont annoncé la suspension des vols en provenance de pays où le variant a été détecté. Au Royaume-Uni, de nouvelles restrictions entreront en vigueur mardi, avec notamment le retour du port du masque et un durcissement des mesures d'entrée sur le territoire. L'Arabie saoudite a allongé la liste des pays avec lesquels elle suspend ses liaisons, les portant à 14. Le Koweït et le Qatar – important hub aérien – ont aussi annoncé des restrictions respectivement envers neuf et cinq pays africains. Transparence Aux Etats-Unis, qui venaient tout juste de se rouvrir au monde entier début novembre, les frontières seront fermées à partir de lundi aux voyageurs venant de huit pays d'Afrique australe. Du côté des fabricants de vaccins, AstraZeneca comme Pfizer/BioNTech, Moderna et Novavax se sont déclarés confiants dans leur capacité à combattre la souche Omicron. Il faudra « plusieurs semaines » pour comprendre le niveau de transmissibilité et de virulence du nouveau variant, a toutefois souligné vendredi le porte-parole de l'OMS. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a elle estimé à « deux à trois semaines » le délai nécessaire pour que les laboratoires déterminent s'ils doivent adapter les vaccins, appelant dimanche à Riga à redoubler de précautions sanitaires pour « gagner du temps » durant cette « course contre la montre ». Dans l'immédiat, la présidente de l'Association médicale sud-africaine, qui a traité une trentaine de cas du nouveau variant, a indiqué dimanche que ces patients souffraient de « symptômes légers ». Près de 54 % de la population mondiale a reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19, mais seulement 5,6% dans les pays à faible revenu, selon le site Our World in Data. En Afrique du Sud, pays le plus touché du continent, seuls 23,8 % des habitants sont complètement vaccinés. Le variant suscite aussi des craintes pour la reprise économique mondiale après une journée noire vendredi pour les cours du pétrole et les indices boursiers.