Munis d'une écharpe orange autour du cou et d'une volonté d'engagement, les participants au lancement de la 19ème campagne de sensibilisation à la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles ont manifesté leur intérêt à cette cause nationale et humaine. L'occasion de faire un tour d'horizon des engagements pris pour faire reculer ce fléau. Depuis jeudi 25 novembre, qui coïncide avec la journée internationale de lutte contre les violences subies par les femmes dans le monde, la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales (FSJES) de Rabat rythme aux couleurs de la campagne "Oranger le monde" des Nations Unies, qui dure 16 jours. Sous le thème: « Mettons fin à la violence contre les femmes et les filles », la 19ème campagne de sensibilisation à la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles est consacrée à la sensibilisation dans le milieu scolaire. Un choix qui n'est pas anodin, partant du fait que les établissements d'éducation sont le noyau pour inculquer les valeurs de citoyenneté, faire rempart à toutes les formes de violence. Le lancement de cette édition a connu la présence d'étudiants, de responsables et de partenaires, notamment le Président de l'Université Mohammed V de Rabat, Mohammed Rhachi, l'Ambassadeur du Canada au Maroc, Nelle Stewart ainsi que la Coordinatrice Résidente des Nations Unies au Maroc, Sylvia Lopez-Ekra. Présidant les travaux de cette 19ème édition de la campagne nationale, la ministre de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, Aouatif Hayar, a affirmé qu'il est temps d'arrêter les violences physiques et verbales à l'encontre des femmes et des filles même dans l'espace public, faisant observer que la première étape pour arrêter la violence réside dans la sensibilisation au milieu scolaire, en impliquant les élèves et les étudiants dans ce processus. Dans cette lignée, Mme Hayar a mis l'accent sur l'importance d'impliquer l'école et l'université dans cette campagne nationale. Et d'ajouter que les médias ont un rôle primordial pour endiguer ce phénomène. En sa qualité d'Ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de l'Union Européenne au Maroc auprès du Roi Mohammed VI, Patricia Pilar Llombart Cussac, qui intervient pour la première fois après son investiture le 11 novembre, a quant à elle fait part des derniers chiffres dont elle dispose concernant les violences à l'encontre des femmes. Les chiffres confirment une hausse des violences à l'égard des femmes depuis la pandémie du covid-19. Et les chiffres ne sont pas bons, constate-t-elle. « 5% des femmes déposent plainte contre l'agresseur ! », a-t-elle signalé. Un constat fait également par l'ambassadeur du Canada au Maroc, Nelle Stewart. Selon elle, « Une femme sur trois ont subi la violence au moins une fois dans leur vie ». La question des violences préoccupe également le Canada, qui depuis 2017 a considérablement accru son action au niveau international à l'égard de l'égalité genre, en adoptant une politique étrangère féministe et une politique d'aide internationale, a-t-elle fait savoir. Prenant également part à cette conférence, de jeunes étudiantes de la FSJES ont fait savoir qu'elles s'engagent à recueillir leurs paroles des femmes et filles victimes de violences et les épauler dans leurs démarches juridiques. « La faculté organise régulièrement des cours théoriques et pratiques auprès des étudiants cliniciens, et dispense également des prestations de conseil et d'orientation au profit de citoyens nationaux ou étrangers, en quête d'orientation en matière judiciare », a fait savoir Salma Nadir, étudiante clinicienne à la Faculté. A l'issue de cette rencontre, les participants et intervenants ont visité la clinique juridique de la Faculté. Elle s'inscrit dans le cadre d'un grand Programme ambitieux qui vise à « Améliorer l'accès à la justice et la protection des droits humains des groupes les plus vulnérables, dont en particulier, les femmes et les femmes migrantes » à travers l'installation des cliniques juridiques dans toute les régions du royaume.