Haute Commission électorale nationale en Libye a annoncé, lundi, la clôture des dépôts de candidatures à l'élection présidentielle prévue pour la fin du mois prochain, après avoir reçu les demandes de plus de 90 candidats, dont deux femmes. Les médias libyens ont rapporté que plus de 90 personnes avaient soumis leur candidature depuis l'ouverture de la candidature le 8 novembre. La commission électorale devait annoncer, mardi, le nombre définitif de candidats qui ont soumis leur dossier de candidature, et publier par la suite la douzaine de noms retenus après étude de leurs dossiers. La plupart des personnalités éminentes se sont présentées aux élections présidentielles, au cours desquelles les Libyens choisiront, pour la première fois dans l'histoire du pays, leur président au suffrage direct. A la tête de ces personnalités se trouvent Saif al-Islam Kadhafi, le fils du colonel Mouammar Kadhafi, et le maréchal Khalifa Haftar, ainsi que le chef du gouvernement intérimaire, Abdel Hamid al-Dabaiba, et le président du Parlement, Aqila Saleh. Seules deux femmes se sont portées candidates à la présidence : Leila Ben Khalifa, 46 ans, chef du Parti du mouvement national, et Hunaida Al-Mahdi, chercheuse en sciences sociales. Un cessez-le-feu permanent a été conclu en octobre de l'année dernière. Un dialogue politique entre les partis libyens, sous l'égide des Nations Unies à Genève en février dernier, a abouti à la formation d'une autorité politique exécutive unifiée chargée de préparer les élections présidentielles et législatives, qui se sont fixées respectivement en décembre et janvier. L'Ouest appelle pour un report Il y a encore des voix qui s'élèvent à l'Ouest et refusent de tenir les élections aux dates prévues, notamment à la lumière du rejet de nombreuses lois électorales, qu'elles considèrent comme non consensuelles et illégalement adoptées. Le Conseil suprême d'Etat, qui sert de deuxième chambre du Parlement, est l'un des principaux opposants aux élections. Il accuse le président de la Chambre des représentants d'avoir promulgué des lois électorales sans le consulter, alors que l'accord politique exige la participation des deux chambres dans l'élaboration de ces lois. Les blocs politiques opposés aux lois réglementant le processus électoral libyen à Tripoli ont intensifié leur attaque contre le Haut-Commissariat et les organismes locaux et internationaux qui le soutiennent, menaçant de prendre de nouvelles mesures dans leur tentative d'entraver les élections, notamment par un boycott. Ils proposent aussi de reporter les élections d'au moins deux mois, jusqu'à ce que soient réglés les différends. Du côté de l'Est, la Chambre des représentants campe sur sa position rejetant toute proposition de modification des lois émises et ratifiées par la Commission électorale, d'autant plus qu'il ne reste que 35 jours avant la date des élections, ce qui est un délai court qui ne permet aucun amendement à la loi électorale présidentielle, source de conflits entre les partis de l'Est et de l'Ouest. Quelque 2,83 millions de Libyens sur une population de près de sept millions d'habitants se sont inscrits sur les listes électorales.