Suite à la décision du ministère de confier la gestion de l'eau et de l'électricité aux 12 régions du Royaume à des sociétés de développement local, Lydec s'est enfin exprimée le dimanche 3 octobre, pour tirer au clair sa position. Régionalisation oblige, il est question de confier la gestion de l'eau et de l'électricité aux 12 régions du Royaume à travers le transfert des compétences en la matière à des sociétés de développement local créées au niveau des conseils régionaux. Afin d'optimiser le déploiement des sociétés régionales, les ministères de l'Intérieur, des Finances et de l'Energie avaient annoncé à travers un protocole d'accord, signé septembre dernier, vouloir mettre un terme à la domination des entreprises étrangères dans la gestion du secteur de l'eau et de l'électricité. Ce nouveau système devrait, selon le protocole, être opérationnel dès 2022 dans quatre régions pilotes : Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Guelmim-Oued Noun et Souss-Massa avant de concerner l'ensemble des 12 régions du pays en 2023. Depuis, plusieurs informations circulent sur le départ de tous les gestionnaires délégués étrangers et leur remplacement par des sociétés régionales multiservices (SRM) de l'Etat marocain. Et Lydec, qui gère la distribution d'eau potable et d'électricité, la collecte des eaux usées et pluviales et l'éclairage public pour plus de 4 millions d'habitants de la Région du Grand Casablanca, était le principal intéressé par la nouvelle situation. Pour tirer les choses au clair, notamment auprès de la communauté financière, puisque Lydec est cotée en bourse, la société gestionnaire déclare, dans communiqué officiel publié ce 3 octobre, avoir pris connaissance du projet de lancement en janvier 2022 de la Société régionale multiservices (SRM) du Grand Casablanca. Faisant preuve d'un calme clair quant à l'évolution des choses dans un avenir proche, la société assure qu'elle « continuera à mobiliser toute son expertise et ses capacités d'innovation, au service de toutes les parties prenantes au titre de son contrat qui reste en vigueur jusqu'à sa date d'expiration fixée en 2027 ». Toutefois, au lieu d'entamer une expédition des affaires courantes d'ici la fin de son contrat, Lydec entend au contraire augmenter son activité en étendant sa gestion aux zones non encore sous son contrôle dans la région, qui sont des zones gérées par l'ONEE. Lydec se tient prête dès 2022 à reprendre la totalité des services de distribution d'eau et d'électricité sur ce périmètre, desservant ainsi « environ 400.000 nouveaux clients en électricité et 100.000 nouveaux clients en eau, soit près de 30% d'activité supplémentaire. L'ajout de cette activité sera fortement contributrice à la péréquation entre services gérés par Lydec et génératrice de synergies, dans une zone géographique en forte croissance urbaine », explique la source. L'implantation des SRM ouvre, selon Lydec, de réelles opportunités « pour mettre à disposition de celles-ci les savoir-faire et expertise de Lydec dans la région de Casablanca-Settat et dans les autres régions du Royaume, dans un cadre partenarial à définir en cohérence avec les nouvelles orientations du Royaume et la volonté des autorités compétentes », conclut la société. Kawtar CHAAT Services Publics de Distribution : fin de l'ère de la gestion déléguée ? Le projet de Déploiement de sociétés régionales de gestion relève du processus de régionalisation avancée. Il vise à confier la gestion des services publics au niveau des 12 Régions du Royaume à des sociétés de développement local créées au niveau des Conseils régionaux. Le ministère de tutelle aspire, selon le protocole d'accord, à mettre à la disposition des sociétés régionales l'ensemble des actifs et ressources affectés aux Services Publics de Distribution au niveau de chaque région en impliquant de nouveaux actionnaires. Par ailleurs, la capacité financière des collectivités figure parmi les motifs de cette réforme. A cela s'ajoute l'élaboration d'un cadre contractuel en assurant « le transfert des contrats de gestion déléguée conclus avec les opérateurs privés, en vigueur à la date de création desdites sociétés », explique le protocole d'accord signé septembre dernier.