Pour accompagner le mégaprojet de production des vaccins au Maroc, le Royaume s'est doté d'une société anonyme, créée par le fonds Mohammed VI, en association avec BAB Consortium. Cette société sera spécialisée dans l'industrie des vaccins et il lui incombe d'accompagner l'usine marocaine du "Fill and finish", dont la construction est supervisée par le géant suédois Recipharm. Détails. Après le coup d'envoi du mégaprojet de production du vaccin anti-Covid-19 au Maroc, les préparatifs sont en marche pour la fabrication de la première dose « made in Morocco ». Le grand projet de fabrication des vaccins au Maroc va enfin prendre une forme juridique. Le Royaume s'est doté d'une société anonyme baptisée "Sensyo Pharmatech S.A", qui devrait opérer dans le domaine de la fabrication des vaccins au Royaume et contribuer à concrétiser le projet Royal. Dans un communiqué, le Conseil de la Concurrence a indiqué avoir été notifié de la création de cette société par le Fonds Mohammed VI pour l'investissement, en association avec la compagnie suédoise Recipharm et le consortium bancaire BAB, constitué de Bank of Africa, la Banque centrale populaire et Attijari Wafabank. En effet, cette société marocaine devrait accompagner le projet de construction d'une unité marocaine de remplissage des vaccins par la technologie "Fill and Finish". Un projet que supervisera le sous-traitant suédois « Recipharm » et qui devrait voir le jour dans un délai ne dépassant pas la fin de 2022. Il s'agit de la deuxième étape du projet Royal de production des vaccins au Maroc, après le remplissage des flacons par le liquide du vaccin Sinopharm dans les installations du Laboratoire Sothema. La production en masse du vaccin chinois devrait commencer dès décembre prochain, avec une capacité mensuelle de cinq millions de doses. La nouvelle usine du "Fill&Finish" devrait s'étendre sur 42 hectares. Selon un communiqué du laboratoire suédois publié juillet dernier après l'annonce du contrat signé avec le Maroc, l'usine sera opérationnelle en 2022. Le contrat signé entre le Maroc et le groupe suédois prévoit, en plus du transfert de savoir-faire et la formation de la main-d'oeuvre, une assistance au pilotage de la construction de l'usine. À la phase du remplissage aseptique succèdera celle de la fabrication des composantes actives des vaccins, à l'aide du savoir-faire du sous-traitant suédois, dont le PDG Marc Funk a fait savoir que son groupe accompagnera le Royaume dans la manufacture des vaccins complets (forme active et remplissage) en partenariat avec les compagnies innovantes dans la branche. Ceci sera réalisable à partir de 2024. Ce projet nécessite un investissement de 500 millions de dollars, il permettra au Maroc de devenir une plateforme de production des vaccins, destinée à l'approvisionnement des pays africains. Ceci dit, d'ici 4 ans, le Maroc aura une infrastructure et une technologie assez sophistiquée pour pouvoir abriter la fabrication complète des vaccins. Jaâfar Heikel, épidémiologiste et expert en économie de la Santé, estime que le Maroc aurait la capacité de produire différents types de vaccins et de biothérapies, grâce un savoir-faire suédois, une expertise marocaine et une technologie forcément chinoise. Rappelons que la stratégie de développement des vaccins au Maroc donne la priorité au procédé du remplissage (Fill and Finish). Le Royaume vise à sécuriser son approvisionnement pour atteindre l'immunité collective le plus tôt possible avant de s'élancer dans l'exportation.