Inquiète d'une possible seconde acquisition par la Turquie de systèmes de défense aérienne russes S-400, la commission des Affaires étrangères du Sénat américain a menacé Ankara d'une autre série de mesures de rétorsion en cas de signature d'un deuxième accord avec la Russie. «Nous avons été très clairs en rédigeant la loi CAATSA [qui prévoit de contrer les adversaires des Etats-Unis par le biais de sanctions, ndlr]: des sanctions sont imposées à toute entité qui fait de grandes affaires avec les secteurs militaires ou de renseignement russes. Tout nouvel achat de la Turquie entraînera de nouvelles sanctions», a indiqué la commission dans un communiqué. Pour sa part, la Turquie n'a pas l'intention de céder sur le dossier des S-400. Livrés à la Turquie en 2019, les systèmes russes ont été essayés en octobre 2020, avec succès, dans la province de Sinop. Amour Gadjiev, du secteur turc de l'Institut d'études orientales de Russie, a estimé au micro de Sputnik qu'Ankara ne redoutait pas l'ire des Américains. «Après les exercices de Sinop avec le test des systèmes de défense antiaérienne russes, qui ont montré leur efficacité et leur capacité au combat dans les réalités géographiques de la Turquie, l'intérêt des forces armées du pays pour ces systèmes n'a fait qu'augmenter. Par ailleurs, Ankara n'a plus à craindre de nouvelles sanctions: tout ce qui pouvait être décrété contre lui l'a déjà été», a-t-il expliqué.