Au lendemain de la répression d'un rassemblement de soutien aux détenus d'opinion, les affrontements entre les forces de l'ordre algériennes et les manifestants ont repris ce jeudi dans la ville de Kherrata relevant de la wilaya de Béjaïa. « Reprise des émeutes à Kherrata », a fait savoir Saïd Salhi, vice-président de la Ligue Algérienne des Droits de l'Homme (LADDH) dans un post sur son compte Facebook.
« Kherrata est le symbole du Hirak pacifique », a-t-il souligné, notant que le pacifisme et la solidarité resteront "nos seules réponses à la répression et à l'arbitraire ».
La répression ne fait que se poursuivre", a dénoncé l'activiste des droits humains, notant qu'à ce jour, il y a 182 détenus d'opinion, dont 04 femmes, dans 32 états wilayas en prison, et plus de 2000 citoyens sont poursuivis dans la plupart des wilayas de l'Algérie. « La liste s'allonge et la répression s'intensifie ». A-t-il poursuivi avec regret.
Des sources locales ont rapporté que des accrochages ont éclaté, mercredi, dans la ville de Kherrata entre des manifestants et des forces antiémeutes qui ont échangé des jets de pierre et de gaz lacrymogènes.
Pour marcher en continuité du mouvement populaire, des dizaines de manifestants se sont rassemblés sur la place de « la Liberté » baptisée par la population place du "16 Février 2019".
Pour rappel, ce mouvement populaire, organisé pour exiger la libération des détenus du Hirak arrêtés, a repris samedi dernier après une deuxième éclipse due à la pandémie.
Si le dernier rassemblement s'est déroulé dans le calme, cette fois, la police s'est déployée en grand nombre dans certaines parties du centre-ville, notamment autour de la place de la Liberté, pour empêcher la marche. Les forces de l'ordre ont procédé à plusieurs arrestations parmi, notamment les militants du mouvement, indiques les mêmes sources locales.
Outre les slogans traditionnels du Hirak qui réclament toujours « le changement radical du système » et « l'instauration d'un Etat civil et non militaire », les manifestants sont sortis pour dénoncer les arrestations qui visent toujours les militants du mouvement et exprimer leur solidarité avec les prisonniers d'opinion.
dénnonçant la dur réprimation des contestation populaires en Kabylie, notamment à Kherrata, berceau du mouvement du Hirak, Saïd Alhi a déclaré que «le fait de s'attaquer à Kherrata, c'est s'attaquer au Hirak. Nous ne doutons pas qu'à travers tout ce qui se passe ces jours-ci, c'est le Hirak qui est visé. Le pouvoir a décidé d'en finir définitivement, y compris en s'en prenant à Kherrata, symbole du Hirak». La ville de Kherrata a connu son premier grand rassemblement du Hirak le 16 février 2019. Cette marche, qui a été suivie de la marche d'Alger du 22 février, a contraint le président algérien Abdelaziz Bouteflika à quitter le pouvoir, à l'issue de son quatrième mandat, après 20 ans de règne sans partage.