Faut-il administrer une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 aux populations âgées et vulnérables ? L'OMS serait contre et donne la priorité à la vaccination des pays pauvres. En visite à Budapest, le directeur général de l'OMS a réitéré son appel à un moratoire sur les doses de rappel des vaccins contre le Covid-19. Pour Tedros Adhanom Ghebreyesus, la priorité n'est pas d'administrer une troisième dose mais d'augmenter la couverture vaccinale des pays pauvres : «Le virus aura la possibilité de circuler dans les pays à faible couverture vaccinale et le variant delta pourrait évoluer davantage et être encore plus virulent. Des variants plus puissants pourraient aussi émerger. C'est pourquoi, au lieu de passer dès maintenant aux doses de rappel, il serait préférable de partager ces doses avec d'autres pays afin que ces derniers puissent augmenter leur couverture vaccinale». Répondant aux questions des médias, le directeur général de l'OMS s'est dit toutefois globalement déçu par la générosité des pays riches en matière de vaccins et par la très faible répartition des doses. A ce stade, 4,8 milliards de doses ont été livrées dans le monde, dont 75% dans seulement dix pays alors que la couverture vaccinale en Afrique est estimée à 2%. Ne pas creuser le retard des pays pauvres en matière de vaccination L'Organisation mondiale de la santé appelle à un moratoire de huit semaines alors que l'Allemagne et Israël ont d'ores et déjà annoncé des campagnes pour une troisième dose destinée aux personnes âgées et aux populations vulnérables dont le système immunitaire ne produit parfois pas assez d'anticorps malgré un schéma vaccinal complet. Selon le patron de l'OMS, ce moratoire permettrait d'atteindre l'objectif qu'il avait fixé en mai : vacciner au moins 10% de la population de tous les pays du monde et de ne pas creuser davantage le retard accusé par les pays pauvres en matière de vaccination. «Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas accepter que des pays qui ont déjà utilisé la majeure partie de l'offre mondiale de vaccins en utilisent encore plus alors que les personnes les plus vulnérables d'autres régions du monde restent sans protection », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS. Une mise en garde lancée alors que le système Covax, géré en partie par l'ONU, n'a pas été en mesure de livrer le nombre de vaccins aux pays pauvres qu'il s'était fixé. Selon l'OMS, 10 pays concentrent 75% des doses de vaccin administrés. Dans les pays à faible revenu, seulement 1% des populations ont reçu au moins une dose, contre plus de la moitié des habitants des pays à revenu élevé. Mais au vu des premières réactions, l'idée d'un moratoire sur les troisièmes doses de vaccin ne séduit pas vraiment les pays riches.La Maison Blanche estime qu'elle n'a «pas besoin» de choisir entre administrer une troisième dose aux Américains ou en faire don à des pays pauvres.