Constellée par quelque 300 ha d'espaces verts urbains et périurbains et une ceinture verte couvrant 1063 ha, en plus de ses nombreuses rues et artères plantées, la ville de Rabat mérite amplement son titre de «Ville Verte». Si le ratio des espaces verts préconisé par l'OMS est de 10m2 par personne, cette moyenne est de plus de 20 m2 par habitant à Rabat. C'est dire que la capitale du Maroc n'avait pas volé sa désignation par l'association américaine Earth Day Network, en 2010, comme «ville première» pour la célébration de la Journée de la Terre. Résolument engagée dans une démarche éco responsable, Rabat s'érige en exemple national en matière de verdure et de respect de l'environnement. Ses espaces plantés qui font d'elle une cité-jardin, méritent le détour pour découvrir, ne serait-ce que brièvement, les caractéristiques et les détails historiques de ces havres de paix. En voici les principaux : Le Jardin d'Essais botaniques : Le Jardin d'Essais fut créé entre 1914 et 1919. Couvrant 17 ha, il a été conçu en deux parties séparées par l'avenue de la Victoire. C'est le plus grand jardin public de Rabat et c'est aussi le plus riche et le mieux entretenu des parcs botaniques du Maroc. Récemment réaménagé, il offre une magnifique perspective en terrasses et des parcelles de collections séparées. Sa partie expérimentale, non ouverte au public, a été conçue au départ pour créer des collections végétales provenant des cinq continents. Elle a été orientée ensuite vers des essais d'acclimatation et d'adaptation des espèces introduites. Aujourd'hui, son activité porte sur les travaux de floriculture et d'arboriculture fruitière exotique. Le Jardin du Belvédère : C'est le second jardin public. A l'origine, ce jardin fut dessiné pour servir d'espace à la foire d'exposition franco-marocaine de 1917. Aménagé sur l'un des points hauts de Rabat, l'allée qui le divise en deux, en longueur, débouche à chacune de ses extrémités sur une fontaine en pierre de gré taillée. Pendant longtemps laissé à l'abandon, ce jardin renait aujourd'hui de ses cendres après avoir été réaménagé dans le cadre du programme «Rabat Ville Lumière». Le jardin Nouzhat Hassan (jardin du Triangle de vue) : Dessiné en 1924 et aménagé sur 11 ha au coeur de la ville nouvelle, le jardin Nouzhat Hassan fait face à la muraille andalouse de l'ancienne médina et constitue un trait d'union de verdure entre la médina et la ville moderne. Ce jardin offre un lieu de fraîcheur dans un espace urbain assez dense. Les jardins de la Résidence Générale : En 1918, Hubert Lyautey avait choisi d'édifier la Résidence Générale dans un environnement paysager particulièrement stimulant dans le lieu dit des «trois figuiers» situé en hauteur. Les jardins de la Résidence sont d'une beauté exceptionnelle qui a déteint sur tout le quartier des ministères et en a fait une cité-jardin à part entière. Le jardin des Oudayas : Jardin clos situé au pied de la Kasbah des Oudayas, c'est en 1917 qu'il fut aménagé dans le pur style andalou. Il comporte un bassin situé sur le point le plus haut qui permet d'irriguer les parterres rectangulaires. Le jardin mêle arbres fruitiers, bouquets d'arbres floraux et massifs de fleurs, le tout dans un ensemble harmonieux. La forêt Ibn Sina : Espace boisé de randonnée, la forêt Ibn Sina ou, populairement, «forêt Hilton», est recouverte d'eucalyptus et de pins. Connue pour être une bulle d'air frais, elle est très prisée pour ses longues pistes aménagées pour la marche et la course à pied. Le Parc Hassan II : Dernier né des espaces écologiques de la capitale, inauguré en novembre 2018, le Parc Hassan II, appelé jardin arabo-andalous de détente, est bâti sur une superficie de 32 hectares. Situé entre l'avenue Imam Malik et l'avenue Mohammed VI, il offre un espace de végétation, de sport et de loisirs. L'avenue promenade de la Victoire : Prenant naissance juste en amont du Jardin d'Essais qu'elle traverse, l'avenue de la Victoire est une large chaussée «verte» de presque deux kilomètres de long bordées de larges trottoirs plantés des deux côtés de rangées de Ficus. Les villas qui la longent complètent le décor par leurs jardins verdoyants. Les jardins des Ruines du Chellah : Situés le long des marais et du Bouregreg, les vestiges de la nécropole Mérinide du Chellah constituent une très belle promenade grâce à la grande variété végétale de leurs jardins et à leur environnement verdoyant. Chellah a d'ailleurs toujours été un endroit très prisé pour les «n'zahate» (pique-niques). Le Jardin zoologique : Le jardin zoologique de Rabat, bien qu'il soit destiné à la présentation de la richesse de la faune africaine, marocaine et saharienne, offre aussi un grand espace de verdure et de variété végétale remarquable. Il a été imaginé de sorte à ce que les visiteurs puissent en même temps profiter de la découverte des animaux et du rafraîchissement apporté par son paysage écologique. La Ceinture verte : L'agglomération de Rabat-Témara peut s'enorgueillir de disposer d'une ceinture verte qui constitue un équipement urbanistique remarquable et qui offre d'énormes potentialités paysagères. Forêt péri-urbaine couvrant une superficie de 1063 ha, cette ceinture a le double mérite d'être un poumon pour la capitale et sa région et de mieux orienter la croissance de la ville. Véritables poumons verts, ces espaces verts, aujourd'hui bien entretenus dans le sillage du programme «Rabat ville lumière», outre le fait qu'ils offrent un espace de détente, constituent également un support de la diversité biologique et participent à la réduction de la pollution atmosphérique.