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[Interview avec Aziz Et-Tahir, membre du Bureau national de l'Alliance des Enseignants du Supérieur Istiqlaliens] « La mise en oeuvre du Bachelor ne sera pas facile »
Publié dans L'opinion le 26 - 07 - 2021

Le Bachelor sera déployé progressivement dès septembre prochain dans les universités du Royaume. Professeur Aziz Et-Tahir, membre du Bureau national de l'Alliance des Enseignants du Supérieur Istiqlaliens (AESI), nous explique les tenants et aboutissants de ce projet.
- Depuis 2020, vu le contexte marqué par la pandémie, le ministère de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur a combiné enseignement à distance et en présentiel. Quel bilan en tirez-vous ?
- L'enseignement à distance est désormais devenu une nécessité impérieuse et un outil essentiel, que ce soit durant ces circonstances sanitaires actuelles marquées par la pandémie du coronavirus ou pendant les conditions normales que nous espérons tant.
L'expérience marocaine relative à la mise en place de l'enseignement à distance pendant la pandémie est digne d'intérêt. Nous notons à ce sujet la mobilisation active du ministère de tutelle qui s'inscrit dans une dynamique qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Nous avons également noté la mise à la disposition des élèves et des étudiants des plateformes numériques et interactives et la diffusion des cours filmés sur plusieurs chaînes télévisées et radios nationales.
Dans ce contexte, plusieurs établissements de l'enseignement supérieur ont procédé à des sondages d'opinion auprès des étudiants et des professeurs, afin de compléter l'évaluation du processus, de se focaliser sur les pistes et les détails de son amélioration et d'augmenter sa performance (ce qui est de bon augure).
Ainsi, sur la base de ce qui va être tiré de cette expérience de l'enseignement à distance et dans le cadre de l'investissement dans les acquis, l'Université doit fournir les conditions nécessaires au succès de l'opération de combinaison des cours présentiels avec ceux à distance, car il y a une volonté de développer un programme actualisé pour l'enseignement à distance à travers lequel tous les acteurs seront impliqués dans le processus d'élaboration et de mise en oeuvre. Donc, le bilan est positif, certes, et nous avons capitalisé une expérience dans ce domaine qui permettra de répandre les meilleures pratiques pédagogiques à distance et les pérenniser.
- La digitalisation de l'éducation est un levier de réduction des inégalités territoriales. Que proposez-vous pour intégrer le numérique dans les programmes d'éducation ?
- La digitalisation de l'éducation est inévitablement une solution qui favorise l'accessibilité aux ressources éducatives. Cette perspective suppose de facto l'intégration du numérique dans les programmes scolaires en tant qu'« objets ponts » ou « passeurs » afin de faciliter l'apprentissage de l'apprenant et pour renforcer son autonomie numérique et cognitive.
Néanmoins, cette accessibilité se doit de prendre en compte certaines dimensions qui rendent compte de la complexité des conditions dans lesquelles peuvent, dans les faits, accéder aux ressources dont ils ont besoin et des contraintes qui s'exercent.
Par conséquent, l'intégration du numérique dans les programmes scolaires serait difficilement mise en place, dans une perspective réductrice des inégalités territoriales, sans une acculturation et une généralisation numérique.
Dans ce même sens, je propose l'équipement des établissements scolaires en technologies éducatives et en salles multimédia ; la transformation des modes d'accès à l'information par les apprenants ; la numérisation progressive des manuels et autres supports scolaires ; la production des documents multimédia qui répondent aux besoins des apprenants et selon leurs niveaux ; la mise en place des logiciels et des ressources numériques collaboratives pour dépasser le seul stade de la participation, ainsi que l'utilisation asynchrone de l'espace pédagogique par l'enseignant et l'étudiant, pour atteindre celui du collaboratif où les deux parties prenantes seraient en temps synchrone sur les plateformes pédagogiques.
- A partir de la rentrée universitaire 2021-2022, le bal de la première édition du Bachelor sera ouvert, après une dizaine d'années de système LMD (licence en 3 ans). A quel point le système Bachelor est-il important dans la réforme pédagogique universitaire ?
- Actuellement, ce sont les principes du modèle conservateur qu'épouse la réforme globale de l'enseignement supérieur au Maroc. Toutes les recherches et les études ont montré que le faible niveau des lauréats des Facultés et des établissements à accès ouvert est dû au faible niveau dans la maîtrise des langues et des compétences personnelles.
Dans ce sens, le Bachelor est venu répondre à ce manque dans la formation et promet aux diplômés un cycle de formation avec des connaissances théoriques et pratiques suffisantes pour accéder à une carrière professionnelle d'une façon dite « soft » et « douce ».
Le Bachelor a donc pour ambition de doter l'étudiant des compétences comportementales, à savoir les langues, la communication, l'innovation, le marketing de soi et les aptitudes professionnelles, le travail en équipe, etc. En plus, certaines formations vont intégrer dans leur cursus des stages et des formations en alternance, ce qui va renforcer sûrement l'expérience professionnelle des lauréats. L'instauration d'un diplôme de Bachelor, dans un premier temps dans les établissements à accès ouvert, à partir de la rentrée 2021-2022, est venue mettre fin à la licence fondamentale et professionnelle.
- Quelles lacunes le système Bachelor pourrait-il combler au niveau du système pédagogique universitaire actuel ?
- A mon avis, cette réforme ne corrige pas les dysfonctionnements actuels de notre système pédagogique universitaire et si elle est venue combler des lacunes, elle crée d'autres lacunes qui vont engendrer des difficultés inévitables auxquelles nous devrons faire face.
Donc, l'instauration de la réforme Bachelor peut se heurter à plusieurs contraintes que notre ministère de tutelle doit prendre en compte pour la réussite de cette transition. Je peux citer : la part du programme académique dispensé en présentiel versus la part des programmes à distance (point discuté dans la question précédente), la vulnérabilité électronique des plateformes qui peut être liée aux incidents récurrents de pannes et des saturations de réseau, support par excellence de l'enseignement à distance.
Tel qu'il a été discuté dans le 2ème point, il faut envisager des solutions pour la généralisation d'accès à Internet afin de ne pas aggraver la fracture sociale entre les apprenants. Le dispositif numérique actuel ne garantit pas l'égalité des chances entre les apprenants car le projet de Bachelor prévoit une utilisation massive des plateformes numériques pour le développement et l'évaluation des compétences linguistiques et des soft skills.
Or, ce mode s'est avéré contre-productif pendant la pandémie et nécessite une intervention en présentiel des professeurs de spécialité. En résumé, sans la mise en place d'un véritable accompagnement financier et logistique, le projet du Bachelor risque de ne pas porter ses fruits tant espérés. Il peut même contribuer à la détérioration du niveau des diplômés, notamment dans le public, ce qui entravera leurs perspectives d'intégration du monde professionnel.
Mais restons optimistes et espérons le meilleur pour notre nation et à nos enfants qui sont la relève pour un meilleur développement.

Recueillis par Safaa KSAANI
Une architecture pédagogique pour favoriser l'employabilité des étudiants

Le Bachelor est venu avec des changements dans l'architecture pédagogique en un cycle d'études dispensé en quatre ans, dont huit modules seront dédiés aux « soft skills » et trois à quatre modules aux langues, soit un total de 11 à 12 modules. Ce qui explique le passage de trois années à quatre. "Le volume horaire dédié aux modules de spécialité et outils, ne va pas être affecté contrairement à ce qui circule dans les couloirs. Notons que les deux premières années, les étudiants vont devoir suivre quatre modules de formation en langue et quatre autres en « Soft skills », soit un total de huit modules, ce qui va leur permettre d'intégrer progressivement et sûrement l'université marocaine et par la suite choisir mûrement et sagement la formation dont ils ambitionnent et qui correspond à leurs compétences acquises et maîtrisées lors de leur formation post baccalauréat", nous détaille le Pr Aziz Et-Tahir.


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