La pandémie Covid-19 exacerbe les inégalités dans le monde, perturbe gravement les interventions sanitaires essentielles, sans oublier les effets sur la sécurité alimentaire mondiale. La pandémie Covid-19 a exacerbé les inégalités dans le monde, perturbant gravement les interventions sanitaires essentielles, avec un impact disproportionné sur les femmes et les enfants les plus vulnérables. Tel est le constat de l'ONU qui souhaite placer les plus vulnérables à la tête de son agenda du développement durable. Ce qui a poussé l'ONU à lancer une campagne pour promouvoir l'accès aux soins de santé pour les femmes, les enfants et les adolescents, et à nommer depuis fin juin la présidente de l'Estonie, Kersti Kaljulaid, au poste de défenseuse mondiale de «Toutes les femmes, tous les enfants». Depuis le début de l'épidémie, la violence contre les femmes s'est intensifiée dans le monde entier. La pandémie a aussi réduit l'accès aux services de santé pour les femmes notamment en gynécologie et obstétrique. La crise sanitaire a également dégradé les conditions de travail des femmes ainsi que leur santé, physique et mentale, et empêché de nombreux enfants d'aller à l'école. « Ce sont les plus faibles qui souffrent le plus » «Il est évident que pendant cette pandémie, ce sont les plus faibles qui souffrent le plus», explique la défenseuse de l'ONU, pour qui il s'agit d'un des «plus grands défis des prochaines décennies», a souligné la présidente de l'Estonie. «Les femmes, dans la plupart des pays développés ont perdu du terrain au niveau de leurs opportunités dans la société. Les enfants des pays développés qui ont besoin d'aide, avec les programmes d'alimentation scolaire par exemple, ont perdu l'accès à ce type de programmes car nous nous sommes précipités pour fournir d'autres programmes d'aide», explique-t-elle. «Imaginez maintenant des femmes et enfants qui étaient en situation encore plus précaire avant la pandémie, ils perdent eux aussi du terrain. Mais pour eux, ce recul pourrait être une question de vie ou de mort». Pour Mme Kersti Kaljulaid, la crise du Covid est une menace sans précédent, qui risque si rien n'est fait d'inverser des décennies de progrès en matière de santé des femmes et des enfants. Impact à long terme sur la sécurité alimentaire mondiale La pandémie de Covid-19 aura aussi des effets à long terme sur la sécurité alimentaire mondiale, après avoir contribué en 2020 à une envolée du nombre de personnes confrontées à la faim, a averti lundi l'agence spécialisée des Nations Unies FAO. Cette aggravation de la faim dans le monde (+18% sur un an), la plus importante depuis au moins 15 ans, compromet plus que jamais l'objectif fixé par l'ONU de l'éradiquer d'ici 2030. «En 2020, entre 720 et 811 millions de personnes dans le monde ont été confrontées à la faim, soit environ 118 millions de personnes de plus qu'en 2019 si l'on prend en compte le milieu de la fourchette (768 millions)», rapporte la FAO dans un document publié avec le concours du Fonds international pour le développement de l'agriculture, de l'Unicef, du Programme alimentaire mondial et de l'Organisation mondiale de la santé. Plus de la moitié de ces personnes sous-alimentées vivent en Asie (418 millions), plus du tiers en Afrique (282 millions) et 8% (60 millions) en Amérique latine. Plus largement, 2,37 milliards de personnes n'ont pas eu accès à une alimentation adéquate tout au long de l'année en 2020, soit 320 millions de personnes de plus qu'en 2019. Soit une augmentation «égale à celle constatée sur l'ensemble des cinq années précédentes», selon le rapport. «Il y avait des facteurs contributifs à cette situation, liés essentiellement aux conflits, liés à l'impact du changement climatique, liés à des chocs économiques auxquels certains pays étaient confrontés. Tout cela a été exacerbé par la situation de la pandémie», estime Dominique Burgeon, directeur à Genève du bureau de la FAO auprès des Nations Unies. Le plus grave est, selon les projections du rapport de la FAO, quelque «660 millions de personnes environ pourraient connaître la faim en 2030, en partie à cause des effets à long terme de la pandémie de Covid-19 sur la sécurité alimentaire mondiale - soit 30 millions de plus que dans un scénario où il n'y aurait pas eu de pandémie». Plus de 4 millions de cas en Espagne L'Espagne a fait état mardi de 43.960 nouveaux cas de contamination au coronavirus, portant le total depuis le début de la crise sanitaire à plus de 4 millions d'infections, selon les données officielles, alors que le variant Delta a provoqué une hausse des contaminations parmi les jeunes non vaccinés. «Avec la fin de l'année scolaire, davantage de mobilité, plus d'interactions sociales et d'événements propagateurs (du virus), la courbe du taux d'incidence va de nouveau vers le haut», a déclaré la ministre de la Santé, Carolina Darias. Le nombre quotidien de nouvelles infections a recommencé à croître autour de la mi-juin, après avoir longtemps diminué, sous l'effet de la propagation du variant Delta du coronavirus et de davantage de rassemblements sociaux chez les jeunes. Malgré tout, le nombre de décès supplémentaires enregistrés quotidiennement reste faible, la plupart des nouvelles contaminations concernant des jeunes non vaccinés mais moins exposés au risque de présenter une forme grave du Covid-19. D'après les données officielles, 13 nouveaux décès ont été enregistrés sur une journée, portant le bilan à 81.033 morts depuis le début de la crise sanitaire.