Dans son rapport annuel publié le 24 juin, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a indiqué que la pandémie de Covid-19 a accru la consommation de la drogue. Le dernier rapport mondial sur les drogues publié par ONUDC, relève qu' « Environ, 275 millions de personnes dans le monde ont touché à des drogues l'an dernier, contre 269 millions en 2018, tandis que plus de 36 millions de personnes souffrent de troubles liés à la consommation de drogues ».
Consommation de la drogue : cannabis en hausse VS cocaïne en baisse
La plupart des pays ont fait état d'une augmentation de la consommation de cannabis pendant la pandémie, selon le rapport. Dans des enquêtes menées auprès de professionnels de la santé dans 77 pays, 42% ont affirmé que la consommation de cannabis avait augmenté.
Parralèllement, le pourcentage de Δ9-THC - le principal composant psychoactif du cannabis - est passé d'environ 6% à plus de 11% en Europe entre 2002 et 2019, et d'environ 4% à 16% aux Etats-Unis entre 1995 et 2019, tandis que le pourcentage d'adolescents percevant le cannabis comme nocif a diminué de 40% aux Etats-Unis et de 25% en Europe.
Le recours à la cocaïne, quant à lui a baissé,« Au cours des 24 dernières années, la nocivité du cannabis a été multipliée par quatre dans certaines parties du monde, alors même que le pourcentage d'adolescents qui perçoivent cette drogue comme nocive a chuté de 40%, malgré les preuves que la consommation de cannabis est associée à une variété de méfaits, notamment sur la santé, en particulier chez les consommateurs réguliers à long terme » a-t-on indiqué.
Entre perception et réalité, la sensibilisation des jeûnes un grand défi à relever
"Une perception plus faible des risques liés à la consommation de drogues a été liée à des taux plus élevés de consommation de drogues, et les conclusions du Rapport mondial sur les drogues 2021 de l'ONUDC soulignent la nécessité de combler le fossé entre la perception et la réalité afin d'éduquer les jeunes et de préserver la santé publique", a déclaré la Directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Waly, citée dans un communiqué.
Mme Waly a signalé que le thème de la Journée internationale contre l'abus et le trafic illicite de drogues de cette année, 'L'abus de drogues : en parler, c'est sauver des vies', "souligne l'importance de renforcer la base de données factuelles et de sensibiliser le public, afin que la communauté internationale, les gouvernements, la société civile, les familles et les jeunes puissent prendre des décisions en connaissance de cause, mieux cibler les efforts de prévention et de traitement de la consommation de drogues, et relever les défis mondiaux en matière de drogues".
Adaptation et résilience des marchés de la drogue
Du côté de l'offre, les réseaux d'approvisionnement ont fait preuve d'une très forte capacité d'adaptation. Le nouveau rapport montre aussi que les marchés de la drogue ont rapidement repris leurs activités après la perturbation initiale au début de la pandémie, une poussée qui a déclenché ou accéléré certaines dynamiques de trafic préexistantes sur le marché mondial de la drogue.
Parmi celles-ci, le rapport cite des expéditions de plus en plus importantes de drogues illicites, une augmentation de la fréquence des Itinéraires terrestres et fluviaux utilisés pour le trafic, un recours accru aux avions privés pour le trafic de drogues et une recrudescence de l'utilisation de méthodes sans contact pour livrer les drogues aux consommateurs finaux.
La résilience des marchés de la drogue pendant la pandémie a démontré une fois de plus la capacité des trafiquants à s'adapter rapidement aux changements d'environnement et de circonstances, selon la même source.