Quelques députés ont fait part de leurs inquiétudes face aux difficultés qui ont entravé le bon déroulement du Programme « Villes sans bidonvilles ». La ville de Salé a été au coeur des débats. Désormais, les résultats du programme national « Villes sans bidonvilles » (VSB) ne sont pas ceux qui sont escomptés. Les députés, à ce sujet, ont adressé différentes questions à la ministre de l'Aménagement du Territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la politique de la ville, Nouzha Bouchareb, lundi dernier, lors de la séance plénière hebdomadaire tenue dans la Chambre des représentants. Ledit programme, visant à reloger des milliers d'habitants de bidonvilles et à les faire bénéficier d'un logement décent, a été pointé du doigt, du fait des contraintes qui retardent sa mise en oeuvre effective, notamment à Salé, ancienne ville corsaire. La multiplication du nombre des bénéficiaires, le défaut de paiement, les difficultés de financement par les ressources budgétaires, le manque d'adhésion de certaines familles concernées, etc., ont tous fait l'objet de discussions. Du chemin à parcourir Il s'avère que la lutte contre l'habitat insalubre lui reste encore un long chemin à parcourir, et ce, malgré les efforts entrepris par les responsables locaux, qu'il s'agisse des autorités ou des élus. Interrogée sur la même question, la ministre a passé en revue les réalisations du programme qui a jusqu'ici fait bénéficier à peu près 66% des ménages, précisant qu'il existe encore 81.000 familles sans espaces propices à la vie en toute convivialité et dignité. Elle s'est, en outre, attardée sur le projet de résorption des bidonvilles de Sehb El Caïd, la plus grande concertation d'habitat insalubre à Bettana, qui a permis de reloger quelque 1.239 familles in site et 1.305 dans l'ensemble immobilier de Saïd Hajji. Tout en affirmant les mille et une lacunes auxquelles le ministère de tutelle fait face, Mme Bouchareb s'est félicitée de la démolition de la dernière barraque de Sehb El Caïd, considérant ceci comme un grand pas vers la réalisation d'une ville sans bidonville. Quoiqu'il s'inscrive dans une logique sociale, plus que politique, le programme, a-t-elle précisé, doit être reconsidéré afin de trouver une issue à ce fléau qui ne cesse d'accroitre dans le Royaume tout en entier. Bilan « positif » à fin 2020 Quelque 152.000 familles attendent leur tour, dont plus de 70.000 sont concernées par des unités réalisées ou en cours de réalisation. Le bilan de réalisation fait ressortir un taux de 109% par rapport à ce qui a été convenu en 2004, s'est-elle réjouie, affirmant que le nombre de familles concernées par le programme est passé de 270.000 habitants en 2004 à 453.906 à fin 2020, après la mise à jour. La ministre a, également, relevé que grâce à ce programme, plus de 300.000 familles, soit 1,5 million d'habitants, ont vu leurs conditions de logement s'améliorer, 84% des bénéficiaires se sont dits satisfaits de l'emplacement des projets et 92,5% ont pu accéder à la propriété. De même, le taux de pauvreté a baissé de 58% parmi les catégories ciblées depuis le démarrage du programme.
Siham MDIJI Recommandations à suivre...
La ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la politique de la ville, Nouzha Bouchareb, a dressé, en janvier dernier, le bilan dudit programme devant la commission de contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants. Afin d'améliorer ses indicateurs, il a été proposé de recourir aux unités de logement social et à bas coût réalisées par les promoteurs immobiliers publics et privés, ainsi que d'accélérer les opérations de transfert des familles et de réalisation des unités programmées. Outre cela, il est nécessaire d'instaurer une nouvelle génération de contrats, de consolider le partenariat public-privé et d'élaborer un programme complémentaire au profit de 81.2000 ménages.