Le Parti de l'Istiqlal fait état de mesures gouvernementales non efficaces pour remédier aux répercussions de la pandémie et considère que le dialogue social est au point mort. Intervenant à la Chambre des conseillers lors de la séance plénière mensuelle des questions de politique générale consacrée au thème du dialogue social et aux mesures visant à atténuer les répercussions socio-économiques de la crise de Covid-19, M. Abdesslam Lebbar, Président du groupe du Parti de l'Istiqlal à la Chambre des Conseillers, a exprimé ses réserves à propos de l'intervention du chef du gouvernement. Si Saâdeddine El Othmani estime que le bilan social de son gouvernement est positif, citoyens, syndicats et travailleurs sont loin d'être du même avis. Le chef du gouvernement soutient que l'Exécutif a honoré tous les engagements financiers pris dans le cadre de l'accord du 25 avril 2019 avec les centrales syndicales. Ces engagements ont coûté pas moins de 14 milliards de dirhams durant les trois dernières années, affirme-t-il. Toutefois, force est de constater que les mesures prises sont loin de répondre aux attentes de toutes les catégories sociales et dans toutes les régions du Royaume. Selon M. Lebbar, les chiffres et les données présentés par El Othmani peuvent donner lieu à plusieurs interprétations et manoeuvres politiques. D'abord, la gestion du gouvernement de la pandémie durant plus d'une année et demie était « empreinte d'improvisation, d'hésitation et d'absence d'une vision globale et d'anticipation dans le traitement de la crise », a indiqué Lebbar. D'ailleurs, plusieurs catégories socio- professionnelles sont restées en dehors des préoccupations, principalement les propriétaires de cafés et restaurants et leurs employés. Malgré les promesses faites par le gouvernement, les inscrits à la CNSS parmi ces derniers n'ont pas tous perçu à ce jour l'allocation de 2000 dirhams décidée par le Comité de veille économique. Des chiffres choquants M. Lebbar a appuyé son intervention par des chiffres forts qui illustrent l'inefficacité des mesures prises par le gouvernement afin de limiter les répercussions au niveau social et économique. D'abord, on remarque une baisse des revenus des ménages et de leur pouvoir d'achat, le revenu mensuel moyen des salariés a diminué de 50%. Le Haut-Commissariat au Plan a enregistré la perte de 260.000 emplois dans le secteur des services, dont 196.000 en milieu urbain et dans le secteur agricole et de la pêche, 208.000 emplois et 61.000 emplois dans les secteurs industriel et artisanal. En effet, des milliers de personnes n'ont plus d'espoir de trouver un emploi, le taux d'activité étant passé de 44,9 à 43,5% en 2021. L'économie nationale a enregistré une baisse des heures de travail par semaine de 494 millions d'heures à 394 millions d'heures, soit une baisse de 20%. Finalement, le député istiqlalien a invité le gouvernement à mettre en oeuvre les mécanismes du dialogue social national et à respecter les libertés syndicales qui ont connu, sous ce gouvernement du PJD, un grand recul.