Au moment où plusieurs informations insinuent une possible exfiltration, en catimini, de Brahim Ghali du territoire espagnol, la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a annoncé que le chef du Polisario va répondre aux convocations de la Justice de son pays. Dans une déclaration relayée par une dépêche de l'Agence Reuters, la cheffe de la diplomatie espagnole a précisé que le chef du front séparatiste est contraint de répondre à la Justice avant de pouvoir quitter le territoire espagnol. « Nous avons promis de donner à cette personne une réponse humanitaire. Cette personne était dans une situation critique pour ses multiples problèmes de santé, y compris un cas grave de COVID-19 », a-t-elle déclaré à la Radio nationale espagnole. « Après sa convalescence, il retournera dans son pays. Pendant ce temps, il fait face à une série d'affaires judiciaires et nous espérons qu'il s'acquittera de ses obligations envers la justice espagnole », a-t-elle ajouté. En effet, cette déclaration, qui vient rassurer le Maroc, intervient au moment où la crise diplomatique entre Rabat et Madrid a atteint son paroxysme. Les rumeurs sur une possible tentative d'exfiltration de Ghali vers l'Algérie, qui se propagent comme une trainée de poudre sur les médias, ont exacerbé la méfiance de la diplomatie marocaine. L'ambassadrice Karima Benyaich, récemment rappelée au Royaume sur fond de la crise migratoire de Sebta, a mis en garde les autorités espagnoles contre tout laxisme à l'égard de Brahim Ghali, qui fait l'objet de plusieurs plaintes déposées par des citoyens marocains et espagnols. Elle a prévenu que la crise actuelle ne manquera pas de s'aggraver si le mis en cause est exfiltré en dehors de l'Espagne de la même façon qu'il y est entré.