Après que la loi sur la légalisation du cannabis ait secoué ses rangs, le PJD n'est pas prêt à faciliter son adoption. Ses députés ont demandé la formation de plusieurs missions exploratoires, tout en sollicitant l'avis du Conseil national des droits de l'Homme et du Conseil économique et social. Le PJD semble aborder la réforme de légalisation du cannabis avec empressement. Alors que le gouvernement a transmis le projet de loi 13-21, relatif à l'usage légal du cannabis à la Chambre des représentants, le parti de lampe s'apprête à une longue procédure législative, en demandant plusieurs missions parlementaires et l'avis de plusieurs instances constitutionnelles sur le projet de loi et ses répercussions sociales. Le groupe parlementaire du PJD a demandé formellement au président de la Chambre des représentants Lahbib Malki la formation d'une mission exploratoire dans le but d'examiner la situation des agriculteurs du cannabis dans le Nord du Maroc. Les députés concernés ont sollicité l'audition de plusieurs membres du gouvernement, à savoir le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Santé, le ministre de l'Agriculture et celui de la Justice. Ils ont également demandé d'effectuer les visites sur le terrain pour rencontrer les agriculteurs, les Chambres régionales d'agriculture et les associations des régions concernées par la réforme. Selon leur requête, l'objectif est de mettre le point sur les effets de la légalisation du cannabis sur la population du Nord et sur la création d'emplois dans les régions concernées par la culture de cette plante. Le parti de la lampe ne s'est pas arrêté là, il a demandé également une mission exploratoire dans les centres de désintoxication, pour examiner le fléau de l'addiction des stupéfiants. Il s'agit en réalité d'examiner le lien entre la légalisation du cannabis et l'augmentation de la consommation de la drogue. Un argument qui a été utilisé par plusieurs cadres du parti pour justifier leur refus de la réforme. En plus des missions parlementaires, le PJD a saisi plusieurs instances constitutionnelles pour solliciter leur avis. Il s'agit du Conseil économique, social et environnemental et du Conseil national des droits de l'Homme qui devront se prononcer sur la réforme de la légalisation du cannabis par des avis consultatifs. Le Conseil présidé par Amina Bouayach est saisi pour se prononcer sur la situation des agriculteurs poursuivis par la Justice en raison de leur activité, explique le groupe parlementaire du PJD dans un communiqué. En effet, le PJD tente d'exploiter tous les recours légaux pour prolonger la procédure de discussion et d'adoption de la loi 13-21. Un scénario qui rappelle l'épisode de la réforme du quotient électoral où le PJD a tenté tous les recours, y compris la saisine de la Cour constitutionnelle pour faire tomber la réforme. Rappelons que le projet de loi sur l'usage légal du cannabis a été adopté par le Conseil du gouvernement le 11 mars. Cette réforme a ébranlé le parti de lampe qui dirige l'Exécutif, plusieurs cadres, dont l'ex-secrétaire général Abdelilah Benkirane, ont menacé de quitter leur parti si elle est votée au Parlement.