La ville de Casablanca risque de crouler sous les ordures dans les prochains jours si la mairie ne paie pas sa dette de 400 millions de dirhams aux deux sociétés qui les prennent en charge. Bien que ces entreprises aient leur propre fonds, elles ne parviennent pas à payer le salaire de leurs employés. La mairie de Casablanca est redevable aux sociétés de nettoyage de près de cinq mois d'impayés soit 400 millions de dirhams. Les deux gestionnaires à qui la gestion des ordures est délégué fonctionnent depuis septembre 2020 à l'aide de leurs propres fonds ou en ayant recours à des emprunts. Cette situation les oblige à offrir le minimum de prestations de services et les met dans l'impossibilité de payer le salaire de 640 de leurs employés.
Ces circonstances les ont poussés à manifester et protester pour obtenir un mois de salaire alors qu'ils ont déjà plusieurs rémunérations en retard. Une situation tendue qui pourrait mettre en arrêt le secteur de la collecte des déchets ménagers si la situation ne se débloque pas au plus vite.
Pourtant, le contrat qui a été signé il y a 18 mois de cela entre les deux parties précise que la mairie doit verser une somme de 75 millions de dirhams par mois en contrepartie des prestations de services et le paiement des salaires des employés. Aucune explication n'a été donnée par la mairie concernant ces retards. Cette affaire rappelle ce qui s'est passé en 2013 dans la ville blanche qui croulait sous les ordures à tel point que S.M. Mohammed Vi avait dressé un réquisitoire contre la gestion de la chose publique.
Le conseil de la ville avait pourtant donné son engagement à la signature du contrat : il règlerait un montant forfaitaire mensuel aux deux sociétés délégataires. La mairie a surévalué le montant de ses recettes et se retrouve incapable d'honorer ses engagements. Rappelons que les deux prestataires ont engagé un budget annuel d'investissement de 890 millions de dirhams au lieu de 55 millions prévu à l'origine.