Clanisme, coups fourrés, neutralité de façade et bonne foi en trompe l'oeil, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) est le théâtre d'une manip malveillante sur fond de copinages et de troc de bas services rendus. «House of Cards», "Game of Thrones", «Big Brother»...inspirés de l'imaginaire cinématographique ou de la grande littérature, selon les générations, les qualificatifs ne manquent pas parmi les membres de la CGEM pour souligner l'ambiance d'intrigues et de manigances qui règne au sein du syndicat patronal, avant et après les récents amendements des articles 10.2.b.II et 11.3.b du règlement intérieur de cette instance. Soufflée par des forces externes, mais portée par la présidence du patronat, cette mystérieuse réforme qui vise à exclure les membres affiliés à des partis politiques de certains postes clés à la CGEM, met les membres de cette instance devant le fait accompli au point que rares sont ceux qui savent désormais de quoi leur avenir sera fait. Approuvé lors du Conseil d'administration tenu le 11 février dernier, l'amendement des deux articles aurait pu passer complètement inaperçu si ce n'était un communiqué du Comité Exécutif de l'Istiqlal publié le 16 février, pour alerter sur la «violation des principes de la Constitution» et la «discrimination illégale» que constitue cette mesure qui risque «d'impliquer la CGEM dans des conflits politiques par procuration au profit d'un parti particulier». Ce n'est qu'à ce moment que l'affaire a commencé à faire les choux gras de la presse, dont certains, amateurs du prêt-à-penser, se sont contentés de réduire la question à une bataille d'influence entre le Rassemblement National des Indépendants (RNI) et l'Istiqlal. Récit d'une manigance presque parfaite Le titre est beau, l'intention semble noble et sincère : garantir l'indépendance des dirigeants du patronat pour les extirper des affres des luttes intestines à visée politique ! Sauf que pour une instance où tout se trame dans les intestins, où tout est politique et où chacun sait qui roule pour qui, l'énoncé, s'il ne relève pas de la naïveté enfantine, s'apparente plus à une tentative vaine d'abrutissement de l'opinion publique. Et c'est justement ce qu'avait tenté de faire passer dans les colonnes de « L'Opinion » le président de la CGEM, Chakib Alj, en affirmant : «Nous souhaitons que la présidence et les organes de la CGEM soient représentés par des gens neutres, et ce, pour être crédibles et pouvoir défendre en toute neutralité les intérêts des entreprises et des entrepreneurs». Mais derrière cet objectif noble, se cache l'histoire d'une manœuvre souterraine au sommet du trône patronal. Reconstituons les faits. Au tout début, fut la scission de la grande région du Sud au tissu entrepreneurial pourtant relativement limité, en trois régions au lieu d'une seule auparavant, par souci affiché de se conformer à la loi organique sur les régions qui date de 2015. La manœuvre, légale mais opportune, vise à accompagner l'essor économique naissant du Sahara marocain. Mais en coulisses, il se dit que l'activation précipitée des dispositions de cette loi a pour principale finalité de permettre à un candidat réputé proche du «sérail politique» de la CGEM de briguer un strapontin à Dakhla, dans une sorte d'adaptation patronale de la stratégie guerrière du «diviser pour mieux régner». Sauf qu'en voyant les chances de son poulain s'amenuiser au profit de candidats qui n'ont jamais fait mystère de leur coloration Istiqlalienne, l'Etat Major souterrain de la CGEM décide de changer de manœuvre. Alors que les préparatifs battaient leur plein pour le scrutin, les candidats se réveillent sur l'information de la suspension de ces élections à une date ultérieure, inconnue jusqu'à aujourd'hui. D'après plusieurs témoignages, la suspension a été orchestrée à la demande du président, Chakib Alj, qui a chargé Abdelilah Hifdi, président du groupe de la CGEM à la Chambre des Conseillers, de mobiliser les sections régionales pour bloquer le processus déjà entamé des élections dans les régions Sud. Les choses ne deviendront plus claires qu'avec la tenue du Conseil d'administration qui a suivi la suspension des élections, soit celui du 11 février, où le président et le vice-président ont surpris les autres membres par le nouvel amendement du règlement intérieur, interdisant aux présidents des CGEM régions et des fédérations internes, entre autres, d'être affiliés à des partis politiques. Le tout, au moment où certains candidats favoris aux élections du Sud étaient des affiliés à l'Istiqlal. «Même s'il s'agissait d'élections dans d'autres régions, nous aurions réagi de la même manière», nous assuret-on au sein du parti de la balance, qui insiste sur l'obligation pour la CGEM de respecter les règles qu'elle s'est elle-même fixée pour l'accomplissement de ses structures. Plus clairement, en voulant barrer la route à des candidats légitimes, l'équipe dirigeante de la CGEM a choisi de changer les règles en cours de jeu, plutôt que de laisser se dérouler les élections normalement comme elles avaient commencé. C'est-à-dire que, à terme, ces manœuvres aboutiront à une dichotomie de fait où l'élection d'une partie des Bureaux régionaux sera faite selon des règles différentes de celles appliquées pour l'élection des trois régions du Sud du Royaume qui devraient en principe être soumises au même traitement que celui en vigueur partout au Maroc. Pris de court par ce cheval de Troie présenté en amendement lors du Conseil d'administration, certains membres n'ont pas hésité à demander des explications. «C'est M. Hifdi, le président de la commission des statuts, qui a présenté cette réforme, en expliquant qu'elle vise à éviter certaines situations survenues par le passé. Il faisait référence à la démission de l'ancien vice-président, M. Tallal, sous pression de Mme Bensalah, après son souhait de se présenter aux élections sous les couleurs du PAM, ainsi que le cas de M. Mezouar, ayant déposé sa démission du Bureau politique du RNI, une fois élu à la tête de la CGEM», raconte Hakim Marrakchi, président de la commission fiscalité et douane et membre du Conseil d'administration, tout en s'interrogeant sur le «timing et les vagues justifications qui accompagnent cette réforme». La main invisible La CGEM est une institution qui vit au rythme de l'équipe dirigeante, ainsi qu'au rythme de ses fédérations. Mais poser la question sur l'enchaînement des faits qui a abouti à cette réforme c'est poser la question, non pas par rapport à un modèle idéalisé de ce que devrait être le patronat, son autonomie, sa représentativité, mais par rapport à ce qui le fait exister dans des corps, des relations et des institutions où il siège, notamment celles où il est entendu par le gouvernement. Et dans ce cas particulier, c'est une organisation mutante d'un type nouveau qui semble se profiler au moment où l'entrepreneuriat marocain est appelé à renaître de ses cendres. Copinage, échange de bas procédés, accointances politiques et alliances familiales souterraines connues de tous, finissent en effet par faire basculer l'instance patronale dans une ambiance clanique qui rompt avec les beaux intitulés aujourd'hui clamés sur une supposée indépendance et neutralité de façade. «La plupart des fédérations sont noyautées par le RNI, et tout le monde en est conscient à l'intérieur. Ce parti estime qu'il a intérêt à avoir ses sympathisants à la tête de fédérations, afin d'avoir des interlocuteurs dociles dans les discussions entre le gouvernement et le secteur privé, surtout que le RNI est aux commandes de plusieurs administrations à caractère économique», martèle ce membre du Conseil d'administration, connu pourtant pour ses positions mesurées. La référence au parti dirigé par Aziz Akhannouch revient souvent sur les lèvres dans les arcanes de la CGEM, parfois, sans même prendre la peine de le désigner, comme si c'était une évidence, comme si la destinée du patronat était écrite par ses soins. «Ils ont mis la CGEM dans une situation de soumission au parti, un moyen d'exécution de sa politique. Si en plus du fait que ce parti contrôle les secteurs les plus vitaux au gouvernement, il entérine son hégémonie sur le patronat, le débat ne sera plus possible», lâche un autre. Exagération ou non, ces bruits de salons restent difficiles à contredire, tant l'omniprésence des cerbères Rnistes saute aux yeux dans les instances de la CGEM. Le fin mot de l'histoire La réforme des deux articles du règlement intérieur est pour la CGEM ce que la chute du Mur de Berlin est pour la théorie de la fin de l'histoire : la goutte qui fait déborder le vase, qui permet au bloc dominant de rafler la mise, de faire et de défaire comme bon lui semble. A en croire certains membres, ceci est le résultat d'un enchaînement de faits qui a commencé depuis le mandat de Moulay Hafid Elalamy. «La sociologie des membres de la CGEM n'est plus la même qu'il y a 10 à 15 ans», remarque ce vétéran du patronat, pour qui «les signes de mainmise d'un petit groupe ont commencé à se manifester dès que l'on a commencé à avoir des candidatures uniques». Le deuxième fait marquant, selon le même témoignage, est celui de l'adoption de la Constitution de 2011, qui a ouvert les portes du parlement au patronat : «A partir de ce moment, la vocation de la CGEM a en partie été altérée, avec des centaines de nouvelles adhésions, alors qu'auparavant, on pouvait s'estimer heureux de faire adhérer 25 nouveaux membres tous les trois mois. Comme par miracle, les chiffres ont explosé en 2011!». Autrement dit, le processus de politisation à sens unique s'est amplifié par la réforme constitutionnelle, remettant l'autonomie de la CGEM en question. Le même son de cloche est avancé par Mohamed Larbi El Harras, auteur du livre Secteur privé au Maroc et ses structures représentatives, pour qui le problème de la politisation de la CGEM ne s'est posé que durant la dernière décennie. «A partir du moment où elle a fait son entrée au parlement, il était évident que le problème allait être posé un jour où l'autre. En théorie, l'idée que le patronat soit à l'écart du jeu politique ne peut qu'être soutenue. Mais sur le plan pratique, et compte tenu du positionnement de la CGEM sur des textes de loi, cette séparation devient plus compliquée», nous confie cet économiste. Mais à cette question, s'ajoute aussi une incohérence juridique soulevée par Yassine El Bahlouli, chercheur à l'Université de Regina au Canada, et l'un des leaders du courant réformateur au sein du RNI: «Tous les corps représentés au parlement sont régis par des textes de lois, sauf la CGEM, dont le seul cadre juridique est le dahir de 1958 sur le droit d'association qui, d'ailleurs, interdit aux associations de faire de la politique. C'est-à-dire qu'au demeurant, la CGEM agit comme un parti politique, participe aux missions de législation et de contrôle du gouvernement au sein du parlement, sans disposer d'assise juridique qui l'institue en tant que telle». D'aucuns, en revanche, pensent toujours qu'il est «gérable» de conserver une autonomie au patronat bien qu'il siège au parlement. Se disant ouvert à un «débat sur l'encadrement du fonctionnement de la CGEM par la loi», Hakim Marrakchi, ancien candidat à la présidence de la CGEM, estime que «les idées défendues par la CGEM sont apolitiques, et prennent pour objet l'intérêt des entreprises. C'est moins une question de positions que de profils. Je suis un militant au sein de l'Istiqlal, mais quand il s'agit de mes activités à la CGEM, ce sont les intérêts exclusifs des entreprises et des entrepreneurs que je défends, indépendamment de mon appartenance politique. Et d'ailleurs, l'un des avantages d'être engagé à la fois en politique et au patronat est que cela constitue un relais pour la défense de l'entreprise. Au-delà de sa représentation parlementaire, la CGEM a besoin de ce genre de relais». Une longue histoire de diversité politique assumée En effet, la CGEM est une forme de militantisme patronal porté par divers profils à travers l'Histoire. Rien qu'à partir des années 1990, les directions ont vu se succéder plusieurs personnalités politiques qui ont permis à l'organisation de se prévaloir de la place qui est sienne aujourd'hui. Comme l'affirme la sociologue Myriam Catusse dans son livre Le temps des entrepreneurs ? Politique et transformations du capitalisme au Maroc, certains des cadres de la CGEM furent, déjà en 1998, sollicités pour l'élaboration du programme gouvernemental de l'USFP. Le même scénario se reproduit en 2007 avec l'ex vice-président Hammad Kessal, qui fut l'un des rédacteurs du programme économique du parti travailliste. Le premier président de la Fédération des PME/PMI, Adnan Debbagh, était lui issu de l'USFP. Faouzi Chaâbi, vice-président en 2007, a été élu député sous l'étiquette du PPS. Bouthaina Iraqi Husseini, ancienne membre du Conseil d'administration, a été élue en 2007 sur une liste RNI. Saloua Karkri Belkeziz, ex-membre du Conseil national de l'entreprise à la CGEM, a été élue USFP en 2007. C'est dire si le duel aujourd'hui présenté comme une confrontation entre l'Istiqlal et le RNI transcende toute vision simpliste d'une polarité partisane, pour se situer au niveau des valeurs et des principes de gouvernance. Quoiqu'il en soit, comment expliquer qu'autant de diversité ait été tolérée par le passé et qu'aujourd'hui, une minorité se referme sur elle-même ? «La conscience collective des membres de la CGEM considérait que les étiquettes politiques de certains dirigeants étaient naturelles, parce qu'il y a toujours eu une grande diversité de profils encartés. Il y a toujours eu une sorte de coutume voulant que les casquettes politiques restent au vestiaire lorsqu'on milite au sein de la CGEM. Mais aujourd'hui, le problème est posé parce qu'il y a eu cette espèce de monopole d'un seul parti», nous explique-t-on. L'action patronale ne se résume pas aux problèmes de la composition et à quelques questions régissant le fonctionnement des organes. Le patronat est d'abord une organisation qui doit élaborer des procédures efficaces pour travailler et, parallèlement, produire un narratif d'idées et de perceptions collectives qui lui permettent de se positionner par rapport aux autres acteurs de la vie publique. Mais à l'approche des élections et de la réforme de certaines lois électorales, le putsch organisé au sommet de la CGEM aura au moins permis de dévoiler les dessous d'une neutralité de façade piétinée depuis toujours par les relations incestueuses entre l'argent et la politique, ce qui aboutira certainement à des changements dans les règles du jeu. La direction actuelle se serait-elle tiré une balle dans le pied ? Sans doute. Amine DERKAOUI Trois questions à Jalil Benabbés-Taarji « Il y a une discordance patente entre la vocation apolitique de la CGEM et son intégration à la Chambre des Conseillers » L'ancien membre du Bureau et du Conseil d'Administration de la CGEM (1995-2007) nous livre son appréciation sur la représentativité de la CGEM au sein de la Chambre des Conseillers, une anomalie qu'il considère comme un péché originel. -La présence de la CGEM à la Chambre des Conseillers rend-elle réellement service au secteur privé marocain ? -A court terme, probablement, dans la mesure où cela rapproche et intègre le patronat aux législateurs. Mais c'est trompeur et à double tranchant, car sa place naturelle est au Conseil économique, social et environnemental (CESE), aux côtés des syndicats des salariés. Comme en France et ailleurs. Je ne suis pas convaincu que la CGEM soit gagnante sur le terme. Sa vocation et son positionnement sont mis à mal, et la sociologie de son membership peut s'en ressentir. Ça a commencé. Il me semble qu'elle a plus à y perdre qu'à y gagner. - La nature et les règles de fonctionnement de la CGEM sont-elles compatibles avec sa représentation dans des institutions politiques comme le parlement ? - A priori, non. Il a d'ailleurs fallu retoucher ses statuts et son règlement intérieur après 2011 pour tenter de s'adapter à cette situation non sollicitée et non prévue. La CGEM est, et doit rester, le parti de l'entreprise, rien d'autre. Et à ce titre, l'interlocuteur de tous les partis politiques, et non un groupe parlementaire parmi d'autres. Il y a une discordance patente entre la vocation apolitique de la CGEM et son intégration à la Chambre des Conseillers : quoi de plus politique que le Parlement ! Tout le monde le sait, et tout le monde regarde ailleurs. - L'entrée en politique par le biais du Parlement fait-elle encore de la CGEM un porte-parole crédible de l'entreprise ? - La CGEM est, et reste, un interlocuteur fort et incontournable des pouvoirs publics et des partenaires sociaux, etc. Sa crédibilité s'est construite sur plusieurs décennies. La CGEM est une grande maison. Une grande maison qu'il faut préserver. L'article 63 de la Constitution lui porte préjudice. C'est le «péché originel». Simplement. C'est lui qui est en cause, et non pas la CGEM. C'est de lui qu'il faut débattre et de la composition «normale» de la Chambre haute. Le débat est là et pas ailleurs. Mais je crains qu'il ne faille être patient. Je dis ce que je souhaite, pas ce que j'anticipe. Les syndicats des employeurs et ceux des salariés ne peuvent siéger à la fois au Parlement et au CESE ! C'est à reconsidérer. Recueillis par A. D. Encadré Informel : c'est qui le patron ? Les guerres fratricides au patronat, ils les regardent de haut, ne leur font ni chaud ni froid. Vue de leur TPE ou PME, la CGEM est la CGEM : cette confédération-paquebot en pleine crise existentielle qui, disent-ils, joue à côté de la plaque, se mêle de questions qu'elle ne comprend pas du tout. Pire, pour Moulay Ahmed Afilal, président de l'Union Générale des Entreprises et des Professions (UGEP), plutôt que de contribuer aux solutions, elle est une partie du problème sur certains sujets, comme la régularisation du secteur informel. «Maintenant que la crise sanitaire a révélé l'importance de l'informel dans l'économie, la CGEM fait encore une fois dans la récupération politicienne et s'érige en interlocuteur unique du gouvernement, alors que plusieurs de ses membres sont à l'origine du problème. Ce sont de grandes entreprises qui décrochent de grosses commandes qu'elles soustraitent à des petites unités informelles pour alléger les coûts», fustige Afilal Car, si le syndicat patronal se targue de compter 90.000 membres, il est loin d'être plébiscité par ceux dont il est censé porter la voix. «Le sentiment qui domine, c'est que la CGEM sert surtout les grosses boîtes. Elle est trop impliquée dans la politique et pas assez dans les services aux entreprises», lâche le patron de l'UGEP. Que faire donc pour assurer une meilleure représentation du privé auprès des pouvoirs publics? Pour Mohamed Larbi El Harras, il est dans l'intérêt du secteur privé d'être représenté par une seule organisation. «D'autres pays en développement ont souffert de l'émiettement des organisations patronales, où l'Etat se retrouve aujourd'hui sans interlocuteur fiable. Parce qu'en fait, le nombre d'entreprises au Maroc progresse très lentement. Et si, en plus du fait que la création d'entreprises trébuche, elles finissent éparpillées dans plusieurs organisations. La représentation du privé est ainsi diluée», analyse l'économiste. Cette opinion n'est cependant pas partagée par les petites entreprises, qui estiment que la CGEM est «sur une autre planète». Le décalage est d'autant plus marqué que l'UGEP ne reconnaît pas la légitimité de la CGEM à siéger à la deuxième Chambre. «Entre 80% et 90% du tissu économique marocain repose sur des PME et TPE, qui sont des artisans, des industriels ou des commerçants, majoritairement représentés chez nous. C'est-à-dire que seulement 15% du tissu économique est représenté au parlement», s'énerve Afilal, chef de file de quelque 70.000 entrepreneurs, contre 90.000 pour la CGEM. «La CGEM n'est pas à la hauteur des défis qui se posent à l'économie marocaine aujourd'hui, comme le projet de la couverture sociale pour l'ensemble de la population. Sur ce point, par exemple, nous nous sommes mobilisés pour créer un réseau de 25.000 auto-entrepreneurs, et nous avons milité avec succès pour les inclure dans ce grand projet», se réjouit-il.