Les protestations se poursuivent pour la quatrième semaine d'affilée à Fnideq, malgré de nouvelles mesures annoncées par les autorités. Cette fois, les protestations se sont soldées par l'arrestation de deux manifestants. Les mesures du gouvernement et des responsables de la Région ne comblent toujours pas les attentes de la population de Fnideq. Pour le quatrième vendredi consécutif, les habitants de la ville ont investi les rues pour clamer encore une fois leurs revendications, à savoir la réouverture du passage frontalier et l'élaboration d'alternatives économiques concrètes et efficientes à même de remplacer la contrebande et de créer des opportunités d'emploi suffisantes. Contrairement aux manifestations des vendredis 12 et 19 février marquées par la discrétion des forces de l'ordre, les protestations du vendredi 26 février, apprend-t-on d'une source sur place, se sont soldées par l'arrestation de deux jeunes manifestants. « Il va sans dire que ces récentes manifestations reflètent la dignité d'une population qui refuse l'aumône et les demi-mesures », précise un acteur associatif de la ville. Dans ce sens, rappelons que suite à la première sortie de la population de la ville, le Wali de la région a, selon une source proche du dossier, tenu plusieurs réunions avec des acteurs politiques et associatifs afin de trouver des solutions à même d'atténuer la tension. Une grogne qui, rappelons-le, a coincidé avec la reprise des travaux de construction de la zone franche commerciale de la ville, censée apporter une solution durable en l'absence de l'activité de contrebande. Une mesure saluée par tous les experts et les acteurs associatifs et politiques de la région contactés par nos soins, cependant, tous s'accordent à affirmer que ce projet à lui seul est loin d'être suffisant pour contenir l'énorme taux de chômage qu'a entraîné la fermeture des frontières. Aussi, dans le cadre de la mise en œuvre du programme intégré de développement économique et social de la préfecture de M'diq-Fnideq et de la province de Tétouan, les autorités provinciales à la préfecture de M'diq-Fnideq et l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) ont commencé à conclure des contrats de travail au profit de quelques femmes touchées par la crise économique provoquée la fermeture du point de passage de Bab Sebta. Ainsi, quelque 107 contrats de travail ont été signés au profit d'un groupe de femmes pour travailler dans une unité industrielle spécialisée dans le recyclage textile, a indiqué l'Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN), notant que le nombre de contrats signés devrait atteindre 700 au cours de cette semaine, tout en assurant que le transport des bénéficiaires sera gratuit. Pour l'heure, force est de constater que les initiatives annoncées par les autorités locales sont loin de convaincre sur le terrain. Face à cette défiance et à l'approche des élections, tout le défi pour les responsables politiques de la Région est de regagner la confiance des populations locales et d'éviter ainsi une plus ample dégradation de la situation.