Bourita s'entretient à Cascais avec son homologue portugais    Aziz Akhannouch reçoit Suminwa Tuluka Judith, Premier ministre de la RDC    Maroc-Espagne : La coopération sécuritaire "déterminante" dans le démantèlement d'une cellule terroriste    «Faire écho à la voix de l'Afrique : Les plus grandes citations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI»    Protection sociale : Akhannouch préside une réunion de la Commission ministérielle chargée du pilotage de la réforme    ASFIM : hausse à 658,51 MMDH de l'actif net des OPCVM sous gestion    Société Générale : Un PNB de 4,31 MMDH à fin septembre, en hausse de 4,36%    Cryptomonnaies : Un projet de loi est dans le circuit d'adoption    Renforcer l'agriculture résiliente aux aléas climatique    Autoroutes : Démarrage des travaux de transformation des nœuds de Ain Harrouda et de Sidi Maarouf    Le Maroc se positionne comme leader des industries de nouvelle génération    Après le représentant permanent d'Israël aux Nations unies, Eric Zemmour pulvérise l'Algérie : «Le Maroc incarne ce que ce pays, terre à coloniser depuis toujours, n'est pas : un véritable royaume avec une histoire»    CPI : Un rescapé de l'holocauste «antisémite» ?    Etats-Unis ; Trump veut imposer des droits de douane à la Chine, au Canada et au Mexique    En attendant un cessez-le-feu : Le Hezbollah cible des bases israéliennes au Golan occupé    SM le Roi adresse un message au président du Comité des Nations unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien    Casablanca : l'ancien président du Raja, Mohamed Aouzal, placé en détention pour abus de confiance    Lancement de la campagne de sensibilisation autour de la « Loi 103-13 pour ? »    Le ministre de l'Intérieur présente les mesures proactives contre la vague de froid    Saisie d'animaux sauvages et de reptiles destinés à la vente illégale à Nador et à Marrakech    Sept artistes-photographes explorent l'identité féminine marocaine    Dérive Casablancaise : L'art prend le large    Diagnostic génétique : Biolan introduit l'IA au Maroc    Festival international du Fayoum : deux films marocains en lice    Le temps qu'il fera ce mardi 26 novembre    L'Intérieur alloue près de 2 MMDH à la valorisation des déchets ménagers    La famille royale en balade dans les rues de Paris    L'Algérie, une haine maladive qui s'est affranchie de tout    Raja : L'Algérien Yousri Bouzok a refusé de jouer avec le maillot floqué de la carte du Maroc    Moroccan Saad Abid wins Social Impact Award at 2024 Global Entrepreneurship Festival    Partenariats de l'UA : Le Maroc veut éviter les polémiques politiques inutiles    ONU : Omar Hilale élu président de la 6è Conférence sur le désarmement au Moyen-Orient    Les risques liés à l'utilisation des cryptomonnaies par les influenceurs    À Tokyo, Karim Zidane défend le Maroc en tant que destination sûre des investissements    En visite privée à Paris, le souverain chérifien affiche une allure épanouie qui vient couronner les succès diplomatiques du Maroc    Marrakech : un Franco-Algérien réclamé par Interpol arrêté    Le parquet antiterroriste algérien soupçonne Boualem Sansal d'être «un agent d'influence» au service du Maroc    Zagora : L'aide financière dédiée à la reconstruction des logements touchés par les inondations arrive    RCA-FAR: Le maillot officiel des Verts étant floqué de la carte du Maroc, l'Algérien Yousri refuse de jouer avec !    Dopage. 6 ans de suspension pour l'athlète Kényane Anyango    La police espagnole loue la coopération sécuritaire avec le Maroc    Le Roi Mohammed VI, le Prince Moulay El Hassan et la Princesse Lalla Khadija à Paris    LDC. RCA-AS FAR: L'Algérien Yousri, manquera-t-il le match à cause de la carte du Maroc ?    Ligue des Champions UEFA /J5 : Bayern - PSG, la grande affiche de ce soir !    Ahmed Spins, le fils Akhannouch sur la scène de Coachella 2025 en Californie    Festival du Cinéma des peuples : "Gray Days" d'Abir Fathouni remporte le Grand Prix    Interview avec Asma Graimiche : « Il est nécessaire d›intégrer la critique de cinéma aux programmes universitaires »    Taznakht : Clôture en beauté pour le Festival du tapis d'Aït Ouaouzguit    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



20 Février, quel héritage pour le Maroc de la Constitution 2011 ?
Publié dans L'opinion le 20 - 02 - 2021

Dix ans après le mouvement du 20 Février et l'adoption de la Constitution 2011, le Maroc cherche toujours à lutter contre les maux qui ravagent la cohésion sociale avec l'échec d'une décennie de politiques gouvernementales anti-sociales. Un bilan qui divise au moment où les échéances électorales approchent à grand pas et qu'une bonne partie des Marocains expriment son scepticisme, suite aux multiples échecs de l'Exécutif.
Dix ans après le mouvement du 20 Février et l'adoption de la Constitution 2011, le Maroc cherche toujours à lutter contre les maux qui ravagent la cohésion sociale au bout d'une décennie marquée par l'échec des politiques gouvernementales en matière sociale. Un bilan qui divise au moment où les échéances électorales approchent à grand pas et qu'une bonne partie des Marocains exprime son scepticisme, suite aux multiples échecs de l'Exécutif.

« Le peuple veut abolir la corruption », c'est le slogan brandi par les Marocains en 2011 pour exprimer leur colère contre la corruption, les tripatouillages et la prévarication dans la gestion des affaires publiques, sans oublier un rétrécissement marqué de la marge des libertés publiques et individuelles, ainsi que bien d'autres maux dont souffre le Maroc depuis plusieurs décennies. Une revendication portée par le mouvement dit «20 Février», dont dix ans nous séparent maintenant de sa naissance. Dans la foulée de la vague protestataire qui secouait le monde arabe à l'époque, le Royaume avait choisi la voie de la transition démocratique avec une nouvelle Constitution adoptée à 98% des voix. Une transition qui assure l'équilibre des pouvoirs et qui donne plus de prérogatives à l'Exécutif et au Parlement, renforçant ainsi les instances de gouvernance et de représentativité.

« Dignité, liberté et justice sociale », sont les principales revendications du mouvement. Lesquelles ne semblent pas encore trouver écho dans l'esprit des membres du gouvernement, dont les composantes ont légèrement changé durant la dernière décennie. Hausse des inégalité sociales, méfiance des citoyens vis-à-vis des institutions, hausse de la corruption et de l'impunité, et marasme du chantier de moralisation de la vie publique...sont autant de syndromes de la crise de confiance que traverse actuellement le Royaume, en dépit des réformes institutionnelles, économiques et sociales, entreprises depuis des années. Quel héritage après deux mandats gouvernementaux dont les tenants ont promis d'en finir avec la corruption ?

Inégalités sociales : l'ultralibéralisme dévastateur

Force est de constater que la quête d'un nouveau modèle de développement est, en soi, une volonté de transcender l'échec de réformer le pays après l'épisode de 2011. Le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka, a appelé, à maintes reprises, à établir un nouveau contrat social, après que la crise sanitaire ait démontré la fragilité sociale du pays et les effets désastreux de dix ans de politiques ultra-libérales qui n'ont fait qu'exacerber les inégalités sociales et attenter au pouvoir d'achat des citoyens. Une politique qui a hissé le Royaume parmi le classement peu honorable des pays les plus inégalitaires à l'échelle régionale et continentale, selon un rapport d'Oxfam publié en 2019.
Libéralisation des marchés, explosion de la concurrence déloyale, privatisation des services publics (en l'occurrence Education et Santé), sont les lignes directrices d'une politique conduite par l'ancien et l'actuel gouvernement, ayant suscité la grogne sociale tout au long des dix dernières années. En témoigne la multiplication des manifestations et des sit-in dans plusieurs villes du Maroc, guidés par des aspirations communes : emploi, éducation, santé et de meilleurs services publics. L'Etat social est une nécessité absolue et une revendication qui fait le consensus aussi bien dans la classe politique qu'ailleurs. Un chantier précipité par la crise sanitaire dont la généralisation de la couverture sociale en est la preuve.

Corruption : l'Etat bat en retraite

« La lutte contre la corruption » fut la principale promesse des deux majorités qui ont dirigé l'Exécutif jusqu'ici. Cependant, les ravages du fléau qui a fait sortir les Marocains dans la rue en 2011 se font sentir plus que jamais. Ceci s'est révélé de manière fulgurante lors de la campagne de boycott en 2018, où les citoyens se sont clairement exprimés contre la concurrence déloyale et la prolifération des oligopoles, encouragés par un libéralisme gouvernemental démesuré. À cela, s'ajoute « la victoire » de la corruption dans les secteurs aussi bien public que privé, laquelle a triomphé de toutes les tentatives de l'éradiquer.

La réforme du code pénal visant la pénalisation de l'enrichissement illicite est toujours en gestation, et celle de l'Instance de Probité est bizarrement bloquée au Parlement, un blocage intriguasses et dérangeant qui a poussé une fois de plus les députés Istiqlaliens, dont Omar Abassi lors d'un plaidoyer mémorable au Parlement, à dénoncer une volonté de saboter ces réformes. Par ailleurs, l'usage de l'argent ainsi que ses relations incestueuses avec la politique constitue une tare permanente constamment et récemment décriée par le comité exécutif de l'Istiqlal dans son dernier communiqué qui appelle expressément à affranchir la politique du diktat l'argent à l'approche des prochaines échéances électorales.


Ainsi, la moralisation de la vie publique et bien plus qu'un certain recul des libertés et droits individuels, reste le grand échec des dix dernières années, d'autant que l'impunité, les détournements de fonds publics et les conflits d'intérêts ne cessent de prendre de l'envergure, au point de menacer la cohésion sociale en favorisant la polarisation de la société, selon l'expression de Nizar Baraka lors de son dernier passage à la Fondation Abderrahim Bouabid.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.