Les premières victimes de la pandémie du Coronavirus qui touche le monde entier restent les jeunes. Entre problèmes financiers, la détresse psychologique et le décrochage scolaire, nombreux sont les étudiants marocains à l'étranger qui décident de rentrer au pays. Cela fait maintenant 4 mois que Kenza a décidé de tout quitter. Ses amis, sa routine, son appartement parisien... Ses études, elle s'y accroche encore un peu bien qu'elle pense arrêter pour quelque temps au moins. « Je n'ai prévenu personne, j'ai juste fait mes valises, rendu les clefs de mon appartement et je suis rentrée au Maroc », raconte la jeune fille. Kenza a décidé de tout quitter à cause de la pandémie, elle, qui devait être embauchée lorsque le confinement a été annoncé, a eu beaucoup de mal à s'en sortir seule et ses parents ne pouvaient plus suivre financièrement. La décision a été dure à prendre mais c'est un retour au pays qui semblait être la meilleure solution. « J'ai décidé de continuer les études - pour l'instant - puisque de toutes manières, c'est en ligne. Je suis mes cours depuis chez moi à Rabat mais ce n'est pas facile... Le fait de ne plus aller en cours ça me plombe le moral, du coup, je pense arrêter cette année et attendre que les choses redeviennent « normales » pour reprendre mes études... ». Baisse de moral collective Kenza n'est pas la seule à avoir le moral à plat. Beaucoup d'étudiants ont décidé de quitter leur vie d'étudiants à l'étranger à cause de la pandémie. Mehdi, étudiant en droit a décidé, avec l'appui de ses parents de rentrer au Maroc après avoir fait plusieurs crises d'angoisse et de stress et avoir consulté un psychiatre. L'étudiant a vu tous ses repères disparaître au début de la pandémie, et après avoir passé un confinement seul dans un 20 mètres carrés, il a commencé à décrocher des études. Lui qui pourtant était « excellent élève », selon ses parents, n'a pas su s'adapter aux cours en ligne et au confinement. « Je ne sais pas trop ce qui m'est arrivé, je ne sais pas pourquoi mon cerveau n'a pas réussi à suivre mais c'est ainsi. Le psy m'a annoncé que je faisais une dépression et cela a été le déclic : il fallait que je rentre au Maroc. Déjà j'y ai plus de liberté de mouvement, en plus ça change de 20 mètres carrés, j'avais l'impression d'être un lion en cage... ». Mehdi ne finira pas cette année, et ses parents et lui ont préféré qu'il se repose et poursuit des séances avec le psychiatre au Maroc avant qu'il ne reprenne ses études une fois prêt. Kenza et Mehdi ne sont pas seuls, loin de là. Les étudiants à l'étranger sont acculés et n'arrivent plus à s'en sortir loin de leur pays et du confort du domicile familial. Ce mal est causé par plusieurs causes : entre précarité étudiante, décrochage universitaire, cacophonie pour les examens et la détresse psychologique (de nombreux suicides ont été déplorés depuis le début de la crise sanitaire notamment auprès des étudiants en France...), les étudiants à l'étranger se sentent isolés. Soukaïna GUEDIRA