La Conférence de Casablanca, qui s'est tenue le 4 janvier 1961 sous l'impulsion de feu SM Mohammed V, a vu naître le premier embryon du panafricanisme avec la création du « Groupe de Casablanca », fête ses 60 ans. La continuité de cette grande idée repose sur la nouvelle génération de leaders africains. Le panafricanisme qui animait le Groupe de Casablanca, au début des années 60, trouve aujourd'hui sa continuité dans la nouvelle génération de leaders africains, a indiqué mercredi 3 février Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger. Pour concrétiser le caractère intemporel de l'Afrique Mettant l'accent sur la commémoration du 60ème anniversaire de la Conférence de Casablanca lors des travaux par visioconférence de la 38ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union Africaine (UA), le ministre a rappelé qu'en 4 janvier 1961, feu SM le Roi Mohammed V présidait à Casablanca une conférence internationale dans le but d'adopter la Charte de Casablanca et de favoriser l'unité continentale. Il a souligné que l'ambition était en effet déjà de créer une Afrique intégrée sur tous les plans, y compris le politique et l'économique. Il a ajouté que l'ambition du Maroc est que la commémoration de la Conférence de Casablanca «nous permette de donner un caractère intemporel à l'esprit» et aux aspirations de cette conférence, en faveur d'une Afrique soudée, solidaire et unie. Passant en revue les défis qui restent à relever, notamment au niveau du recouvrement économique et social, Bourita a fait observer que l'Union Africaine doit développer une vision et interagir avec ses partenaires pour que l'Afrique puisse se préparer au contexte post-Covid. L'année 2020 a été une année «très difficile» sous l'effet de la pandémie, mais grâce à l'engagement de la Commission de l'UA, des progrès importants ont été réalisés, a estimé le ministre, citant notamment l'entrée en vigueur de l'Accord sur le libre-échange continental, les réformes institutionnelles importantes qui ont été entreprises et les progrès enregistrés pour établir la paix et la sécurité sur le continent Des défis se posent également au niveau du renforcement du professionnalisme, de l'éthique et l'expertise au sein de la commission loin de l'activisme et du manque de professionnalisme, at-il conclu. Le rappel de cet événement majeur de l'histoire moderne du continent est en somme une preuve tangible de l'ancrage naturel du Maroc dans son espace africain. La perpétuation de l'esprit de cette conférence est d'une importance capitale pour garder en mémoire l'engagement du Royaume dans le grand projet de l'Unité Africaine, la voie par excellence pour l'essor des pays du continent. Groupe de Casablanca : une vision commune de l'Afrique Le groupe de Casablanca, parfois désigné comme le « Bloc de Casablanca », était une association informelle d'Etats africains, qui dura peu de temps. Créé au début des années 1960, il rassemblait des Etats qui partageaient la même vision du futur de l'Afrique et du panafricanisme. Il s'agissait essentiellement de pays comme le Maroc, l'Algérie, l'Egypte, le Ghana, la Guinée, la Libye et le Mali. En lien avec le «groupe de Monrovia», il conduit à la création de l'Organisation de l'unité africaine. La première réunion du groupe d'est tenue à Casablanca le 4 janvier 1961. Elle réunit quelques-uns des plus importants dirigeants du continent. Leur point commun était leur croyance en la nécessité d'une unité politique pour l'Afrique.