Le taux de chômage s'est accru de 2,7 points entre 2019 et 2020, passant de 9,2% à 11,9%, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Par ailleurs, l'économie nationale a perdu 432.000 postes d'emploi en 2020, sous l'effet conjugué de la crise liée à la pandémie et de la campagne agricole "sèche". Cette hausse, qui a concerné l'ensemble des catégories de la population, est le résultat d'une augmentation dans le milieu rural à 5,9% et celui urbain à 15,8%, précise le HCP qui vient de publier une note sur la situation du marché du travail en 2020. Ladite note fait aussi ressortir que le taux de chômage s'est accru respectivement de 2,9 points à 10,7% pour les hommes et de 2,7 points à 16,2% pour les femmes, tandis qu'au niveau des diplômés, ce taux a enregistré une hausse de 2,8 points à 18,5% et de 6,2 points à 31,2% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Au total, le nombre de chômeurs a grimpé de 29% à 322.000 personnes, passant de 1.107.000 à 1.429.000 chômeurs entre 2019 et 2020, fait savoir le HCP, soulignant que cette hausse est la conséquence d'une augmentation de 224.000 chômeurs en milieu urbain et de 98.000 en milieu rural. Elle est exclusivement attribuable au chômage des personnes qui ont perdu leur emploi. S'agissant du volume du sous-emploi dans ses deux composantes, il est passé, durant la même période, de 1.001.000 à 1.127.000 personnes (619.000 dans les villes et 508.000 à la campagne). Le taux de sous-emploi est ainsi passé, au niveau national, de 9,2% à 10,7% (10,1% en urbain et 11,6% en rural). Perte de 432.000 postes en 2020 L'économie nationale a perdu 432.000 postes d'emploi en 2020, sous l'effet conjugué de la crise liée à la pandémie, précise HCP. Cette perte a concerné les deux milieux (295.000 en milieu rural et 137.000 en milieu urbain) et tous les secteurs d'activité économique, à savoir les services (107.000), l'agriculture, forêt et pêche (273.000), l'industrie y compris l'artisanat (37.000) et les BTP (9.000). Par type d'emploi, 255.000 postes d'emplois rémunérés ont été perdus, 116.000 en milieu urbain et 139.000 en milieu rural, indique la même source, ajoutant que l'emploi non rémunéré a régressé de 176.000 postes, 157.000 en zones rurales et 19.000 en zones urbaines. Cette note fait également état de l'accentuation, en 2020, de la baisse structurelle du taux d'activité qui caractérise le marché du travail.Après avoir régressé de 0,2 point en 2019, ce taux a reculé d'un point pour s'établir à 44,8%. Cette baisse, qui est plus prononcée en milieu rural (-2,2 points à à 50%) qu'en milieu urbain (-0,4 points à 41,9%), résulte de l'accroissement de la population en âge d'activité (15 ans et plus) de 1,5%, par rapport à 2019, et du recul de la population active de 0,9% (-111.000 personnes). S'agissant du taux d'emploi, il a diminué de 41,6% à 39,4% au niveau national (-2,2 points), de 1,6 point à 35,3% en milieu urbain et de 3,2 points à 47% en milieu rural, fait savoir le HCP, notant que la baisse de ce taux a été plus accentuée parmi les hommes (2,6 points) que chez les femmes (1,9 points). Pour ce qui est nombre total d'heures travaillées par semaine, il a baissé de 20% à 394 millions heures en 2020, ce qui correspond à 2,1 millions emplois à temps plein. Le volume d'heures travaillées par semaine est passé, en milieu urbain, de 300 millions à 237 millions heures (-21%) et en milieu rural, de 194 millions à 157 millions heures (-19%). Ce repli du volume de travail a concerné tous les secteurs, 49 millions heures dans les services (-20,4%), 24 millions dans l'agriculture, forêt et pêche (-17%), 14 millions dans l'industrie y compris l'artisanat (-22,3%), et 14 millions dans les BTP (-25,4%). De son côté, le nombre moyen d'heures travaillées par semaine est passé de 45,2 à 37,5. Il a nettement reculé dans le secteur des BTP, en passant de 46,8 à 35 heures, dans l'industrie (y compris l'artisanat), de 48,4 à 38,6 heures, et dans les services, de 48,6 à 39,4 heures.