Son taux marque un pic de 10,5% au premier trimestre 2020 Le taux de chômage dans les villes est estimé à 15,1% contre 13,3% l'année précédente. Il revient à 3,9% en milieu rural alors qu'il se situait autour de 3,1% une année plus tôt. Alors qu'une bonne partie de la population active est en arrêt temporaire d'activité suite à la crise sanitaire qui sévit dans le pays, le HCP sort avec des chiffres alarmants. Le Haut-Commissariat au Plan qui vient de livrer sa note d'information sur le marché du travail au titre du premier trimestre 2020 n'a, certes, à aucun moment lié la tendance observée au premier trimestre 2020 à l'effet Covid-19, mais les statistiques dressées sont tout de même révélatrices. Premier indicateur à mettre en relief : le taux de chômage qui a grimpé de façon fulgurante entre le premier trimestre 2019 et les trois premiers mois de cette année. Le département d'Ahmed Lahlimi fait ressortir une augmentation de 208.000 chômeurs sur les deux périodes, soit un total de 1,29 million de personnes au chômage contre 1,08 million d'individus une année auparavant. De ce fait, le taux de chômage marque un pic pour atteindre les 10,5% à fin mars 2020 contre 9,1% à la même période de l'année passée. Ce taux s'est aggravé aussi bien dans le périmètre urbain que rural. Le taux de chômage dans les villes est estimé à 15,1% contre 13,3% l'année précédente. Il revient à 3,9% en milieu rural alors qu'il se situait autour de 3,1% une année plus tôt. Les hausses les plus importantes ont été relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (3,9 points), les personnes âgées de 25 à 34 ans (2,3 points), les personnes disposant d'un diplôme (1,9 point) et les hommes (1,6 point). Les femmes restent par ailleurs les plus touchées par ce fléau avec un taux de 14,3% contre 9,3% parmi les hommes. Le chômage continue à sévir chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Il est de 26,8% chez cette catégorie d'actifs contre 8,2% observé parmi les personnes âgées de 25 ans et plus. Le taux de chômage parmi les détenteurs d'un diplôme s'élève à 17,8% au moment où il est évalué à 3,6% parmi les personnes ne disposant d'aucune qualification professionnelle. Un taux très élevé dans l'Oriental et les régions du Sud Le HCP observe dans sa note que près de trois quarts des chômeurs (75,3%) sont concentrés dans cinq régions du Maroc. Casablanca-Settat abrite à elle seule 26,6% de la population au chômage. Elle est par ailleurs suivie de Rabat-Salé-Kénitra (14,9%), Fès-Meknès (12,8%), l'Oriental (11,6%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,5%). Par ailleurs, les taux de chômage les plus élevés sont observés dans la région de l'Oriental (18,8%) et des régions du Sud (16,7%). De même, trois autres régions dépassent la moyenne nationale (10,5%). Il s'agit de Casablanca-Settat (12,4%), Fès-Meknès (11,8%) et Rabat-Salé-Kénitra (11,8%). Les taux les plus bas sont, en revanche, observés au niveau de Marrakech-Safi (5,4%), Béni Mellal- Khénifra (6%) et Drâa-Tafilalet (6,5%). La moitié des chômeurs à la recherche de son premier emploi Parmi les points abordés dans l'analyse du HCP, on relève le chômage de longue durée et de première insertion. Il ressort que la moitié des chômeurs (50,7%) est à la recherche de son premier emploi. De même, 66,1% des chômeurs sont en situation de chômage depuis une année ou plus au moment où 30,4% se sont retrouvés dans cette situation suite au licenciement ou à l'arrêt de l'activité de l'établissement employeur. Notons que l'économie marocaine a créé 77.000 postes d'emploi au premier trimestre, résultat d'une création de 80.000 postes en milieu urbain et d'une perte de 3.000 en milieu rural. Le volume global d'emploi s'élève au titre des trois premiers mois à 10.880.000 personnes contre 10.957.000 une année auparavant. Le taux d'emploi sur la période a marqué un repli de 0,3 point au niveau national basculant de 41,5% à 41,2% à fin mars 2020. Se référant au HCP, ce taux a baissé de 36,1% à 35,7% en milieu urbain et de 51,4% à 51,2% en milieu rural. Par type d'emploi, 112.000 postes d'emploi rémunérés ont été créés au cours de la période dont 97.000 en milieu urbain et 15.000 en milieu rural. L'emploi non rémunéré, composé d'environ 96% d'aides familiaux, a pour sa part baissé de 35.000 postes dont 18.000 en zones rurales et 17.000 en zones urbaines. Hausse de 4,1% du volume d'emploi dans les services Le premier trimestre de l'année a été marqué par une hausse du volume d'emploi dans le secteur des services. Le HCP relève à cet effet la création de 192.000 postes au niveau national, soit 4,1% du volume de l'emploi dans le secteur. Le secteur de l'industrie y compris l'artisanat a créé sur ladite période 23.000 postes, en amélioration de 1,8%. Ce volume résulte d'une création de 20.000 postes en milieu urbain et de 3.000 en milieu rural. En revanche, le secteur de l'agriculture, forêt et pêche a perdu 134.000 postes d'emplois dont 104.000 en milieu rural et 30.000 en milieu urbain. La baisse évaluée est de 3,6%. Il en est de même pour le secteur du BTP ayant perdu 1.000 postes sur le trimestre résultat d'une création de 25.000 postes en milieu rural et d'une perte de 26.000 en milieu urbain.