La hausse de régime que connaît le partenariat entre Rabat et Washington est loin de se limiter aux affaires diplomatiques, mais s'étend également à l'employabilité des jeunes. Un chantier stratégique où le Maroc devrait bénéficier du soutien massif de la part des investisseurs américains. Les récents accords de coopération signés entre le Maroc et les Etats-Unis continuent de porter leurs fruits. En témoigne, le chantier de construction du nouvel Institut de formation aux métiers de la santé et de l'action sociale (IFMSAS) à Beni Mellal, financé par le Fonds Charaka de l'Agence MCA-Morocco, qui vise à améliorer la qualité de la formation professionnelle au Maroc. Ce chantier qui a témoigné, vendredi 29 janvier, de la visite de responsables américains et marocains, est l'un des projets du Millenium Challenge Corporation qui a mobilisé quelque 450 millions de dollars au service du développement économique et de la jeunesse marocaine. Ce nouveau centre dédié à la formation aux métiers de la Santé, ambitionne de former chaque année quelque 600 jeunes aux divers métiers liés au secteur. Pas plus de 24 heures avant cette visite officielle, l'Ambassade américaine, à travers l'Agence Américaine pour le Développement International (USAID), a lancé, en partenariat avec la Wilaya de la région de Béni Mellal-Khénifra et le Conseil de la région, un programme «Développement Socio-économique Inclusif dans la Région de Béni Mellal-Khénifra» (ISED) qui s'étale sur une période de cinq ans (2021-2025) dont l'objectif est de soutenir la région dans la réalisation de ses priorités de développement à travers le renforcement d'une gouvernance participative et l'amélioration des opportunités de croissance économique et de création d'emplois. A cette occasion, le Chargé d'Affaires auprès de l'Ambassade des Etats-Unis au Maroc, David J. Greene, s'est dit ravi du lancement officiel du Programme Développement Socio-Economique Inclusif dans la région, ajoutant que cette région représente le grenier du Maroc et regorge de potentiel en matière de développement, à tous les points de vue. Il fait observer que depuis de longues années, les Etats-Unis se sont engagés aux côtés des partenaires marocains pour accroître et renforcer les opportunités socio-économiques pour les jeunes, dans l'ensemble du Royaume. Il est impératif, poursuit-il, de créer un environnement d'affaires attractif et un écosystème entrepreneurial favorable surtout pour les jeunes, les femmes et les personnes en situation de handicap dans le souci de libérer le potentiel de la région. «Je suis confiant que pendant les cinq années à venir, le programme ISED va constituer une plateforme pour les acteurs locaux, les citoyens, jeunes, femmes et personnes à besoins spécifiques pour travailler encore plus étroitement pour une vision partagée et commune pour le développement socio-économique inclusif de cette belle région», a déclaré le responsable américain. Une avalanche d'investissements L'intention d'investissement des Américains dans plusieurs régions du Royaume, sont dans une tendance ascendante, surtout dans le Sud du pays. En 2020, la commission régionale d'investissements de Dakhla Oued Eddahab a recensé une enveloppe de 14 milliards de dirhams d'intentions d'investissement, et compte sur une progression en 2021. L'antenne de la Société américaine de financement du développement international (DFC), ouverte à Dakhla contribuera grandement à cette progression. Et ce, du fait que cette antenne servira non seulement au déploiement du programme «Prosper Africa» à travers tout le Royaume, mais également comme point de départ de toutes ses opérations vers le continent africain. Dans ce sillage, il convient de rappeler que les responsables américains ont annoncé qu'une autre antenne sera installée à l'ambassade US à Rabat. Lancé en 2021 avec un potentiel de financement pouvant atteindre 500 millions de dollars sur cinq ans, ledit programme offrira une large gamme de services personnalisés allant du développement commercial et de la facilitation de l'investissement pour soutenir l'amélioration des cadres juridiques et réglementaires. Pour chaque dollar de financement public, ce nouveau programme devrait mobiliser plus de 9 dollars d'investissements privés, générant des milliards de dollars de nouvelles exportations et investissements et créant des milliers de nouveaux emplois. Saâd JAFRI