L'industrie automobile mondiale a été durement touchée en 2020, en raison d'un ralentissement de l'activité lié à Covid-19. Cependant, des perspectives mondiales plus positives devraient stimuler la demande. Ce qui est de bon augure pour les constructeurs automobiles des marchés émergents, dont le Maroc. « L'industrie automobile était l'un des segments de fabrication les plus touchés par la pandémie : les perturbations du commerce et des voyages liées aux coronavirus, ainsi que les retombées économiques associées, ont gravement affecté la demande de véhicules dans le monde », souligne Oxford Business Group (OBG) dans une analyse intitulée « La crise du Covid-19 est-elle terminée pour les constructeurs automobiles des marchés émergents ? », publiée ce jeudi 21 janvier.
Le cabinet d'intelligence Londonien cite à ce titre les chiffres de Moody's faisant état d'une chute des ventes mondiales de véhicules légers de 16% en 2020. Par régions, les ventes totales ont chuté de 25,2% en Europe occidentale et de 15,2% en Amérique du Nord, mais de 1,9% seulement en Chine.
Des véhicules électriques pour façonner la demande dans les années à venir
« Cependant, dans un contexte d'amélioration des perspectives économiques - le FMI prévoyant une croissance mondiale de 5,2% cette année - la plupart des analystes ont prédit un rebond significatif des ventes », ajoute la même source. Ce qui est une bonne nouvelle pour les marchés émergents, dont le Maroc qui a, selon les experts du think tank Londonien, une industrie automobile importante. D'après eux, la hausse attendue de la demande particulièrement en Europe et en Amérique du nord devrait contribuer à stimuler l'activité au Maroc, où environ 90% des véhicules produits sont destinés à l'exportation. Aussi, le Royaume, à l'image du Mexique et du Thaïlande, pourraient bénéficier d'investissements supplémentaires de la part de constructeurs automobiles multinationaux. « Dans un processus connu sous le nom de nearshoring (proximité), les entreprises multinationales cherchent de plus en plus à renforcer leur capacité industrielle dans des pays proches de leur pays d'origine ou de leurs marchés cibles », explique-t-on.
Malgré l'amélioration prévue, OBG estime que l'industrie automobile mondiale devrait encore ressentir les effets persistants de la pandémie pendant un certain temps. « Par exemple, Moody's ne s'attend pas à ce que les ventes mondiales de véhicules atteignent les niveaux pré-coronavirus avant au moins 2023, tandis que certains ont averti qu'un retard dans le déploiement des vaccins ou une nouvelle épidémie pourrait affecter négativement les perspectives de l'industrie », tient à préciser OBG. Autre élément soulevé par OBG : la demande de véhicules électriques devrait augmenter dans les années à venir. Cette tendance a été démontrée par le succès du géant américain de la voiture électrique Tesla, qui a enregistré une augmentation de 38,7% de la production de véhicules l'année dernière, malgré la baisse de l'activité automobile mondiale, est-il indiqué.