Les constructeurs ont subitement été contraints d'adapter leur outil industriel afin de pouvoir fabriquer les voitures que les clients demandent, c'est-à-dire de plus en plus de moteurs essence, électriques ou hybrides électrique-essence. Bien que les ventes mondiales aient battu de nouveaux records en 2017, l'industrie de l'automobile se pose bien des questions. Entre Donald Trump et le diesel, l'industrie ne sait plus où donner de la tête. En effet, l'actuel président des Etats-Unis a annoncé des taxes sur les importations d'acier et d'aluminium. Il a aussi menacé de taxer les importations d'automobiles européennes, ce qui toucherait d'abord les constructeurs allemands qui produisent pourtant massivement en Amérique du Nord. Ces menaces, si elles sont mises à exécution, risquent de créer bien des problèmes, comme l'explique Didier Leroy, vice-président de Toyota. Selon lui, si des droits de douane étaient mis en place, cela ferait augmenter les prix, et ce serait au consommateur de payer, par conséquent il n'y aurait pas de gagnant. En plus de cet aspect, M. Leroy s'inquiète du risque d'effet boomerang, avec des mesures similaires de la part de la Chine ou de l'Union européenne, si les Etats-Unis passaient à l'acte. Autre souci que doit gérer l'industrie est le plongeon des ventes de motorisations diesel. Un désintérêt qui a débuté avec l'affaire des moteurs truqués de Volkswagen, critiqué pour ses émissions de gaz polluants (oxydes d'azote) et de particules fines. Vient ensuite s'ajouter le fait que des villes comme Paris ont dit vouloir les bannir progressivement et, en Allemagne, la justice vient d'ouvrir la voie à de possibles interdictions pour les vieux diesel, renforçant encore l'incertitude des acheteurs. C'est ainsi que les constructeurs ont subitement été contraints d'adapter leur outil industriel afin de pouvoir fabriquer les voitures que les clients demandent, c'est-à-dire de plus en plus de moteurs essence, électriques ou hybrides électrique-essence. Afin de s'adapter le plus rapidement possible, les grands constructeurs ont annoncé des plans d'investissements en dizaines de milliards d'euros sur plusieurs années pour accélérer leur stratégie électrique, avec des retombées commerciales encore incertaines. Une crise du diesel qui tombe au mauvais moment pour les constructeurs. L'arrivée des véhicules électriques et autonomes les confronte à de nouveaux venus, comme Tesla, ou les géants internationaux de la high-tech, comme Apple, Google et des groupes chinois, qui veulent leur part du gâteau de la «smart-car». L'informatique et l'intelligence artificielle, les télécommunications seront au cœur du véhicule du futur, loin des compétences traditionnelles des groupes automobiles. Mais ces changements n'inquiètent nullement le constructeur japonais Toyota. La marque nippone profite au contraire à plein de l'engouement pour ses véhicules hybrides. Le groupe japonais a d'ailleurs annoncé lundi qu'il cesserait cette année la vente de voitures particulières diesel en Europe car celles-ci ne représentent que 15% de ses ventes l'an dernier sur le marché. Un chiffre négligeable comparé aux 40% pour ses hybrides essence-électrique.