Le Musée du judaïsme marocain à Casablanca a vu le jour il y a plus de deux décennies, reflétant l'exception marocaine par excellence quant à la conservation du patrimoine juif, à la lumière d'une vision prospective en matière de préservation de l'ensemble des affluents de la mémoire nationale. Le Maroc, seul pays arabo-islamique à accorder une attention spéciale à son héritage hébraïque, s'est constamment distingué par le souci d'asseoir une identité nationale plurielle et inclusive, ce qui lui a valu d'être cité en exemple dans les forums internationaux quand il s'agit du vivre-ensemble et de la cohésion nationale. Cette philosophie s'est matérialisée, au fil des ans, par des initiatives et des actions d'avant-garde aux plans régional et mondial, à l'image de la création du Musée du judaïsme en 1997 -au même moment que celui de Paris-, à une époque où les tensions géopolitiques et les conflits idéologiques faisaient rage dans la région. L'intérêt porté à ce patrimoine sera consolidé par la Constitution de 2011 qui a consacré l'affluent juif figure parmi ceux constituant l'identité du Royaume du Maroc, donnant une plus grande portée aux initiatives entreprises par SM le Roi Mohammed VI afin de promouvoir le legs culturel et religieux de la communauté juive marocaine partout où elle se trouve et, partant, enrichir la diversité des composantes spirituelles du Royaume. Le Musée, situé au quartier Oasis à Casablanca, renferme certaines composantes du patrimoine marocain juif local, dont des habits et bijoux traditionnels, ainsi que des robes de mariage de différentes régions du Royaume. Il comprend également des enregistrements de chanteurs juifs inconnus du public, aux côtés des principales vedettes de ce répertoire musical, comme Salim El Hilalli, Sami Al Maghribi, Zahra El Fasia et Maxime Karoutchi. La collection du musée comporte un ensemble de documentaires et de films cinématographiques sur les juifs marocains, plusieurs calligraphies marocaines écrites en dialecte mais avec des lettres hébreux, en plus de documents et de manuscrits de valeur historique. Par ailleurs, le Musée regroupe également des objets reflétant les métiers juifs en rapport avec la sculpture du bronze, le textile, le prêt-à-porter, les peignes à laine, la broderie des selles, le forgeage, la menuiserie, les chaussures, entre autres. Créé et géré par la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain, le Musée expose plusieurs caractéristiques de la vie professionnelle, familiale et religieuse des juifs marocains. En somme, cette structure, constitue un prolongement naturel de la grande sollicitude accordée par le Maroc et ses Rois à la composante juive marocaine, dans ses différentes manifestations, mais également un espace d'interaction culturel, scientifique et social tourné à l'avenir, et un symbole de cohabitation et de tolérance ayant marqué la vie des Marocains depuis l'antiquité. Unique établissement du genre dont la conservatrice est musulmane, en l'occurrence Mme Fatima Rahihel, le Musée constitue un symbole de cohabitation et de tolérance inhérentes aux Marocains de différentes confessions dans le respect mutuel.