Retour sur l'affaire du financement libyen présumé de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, pour laquelle il a été mis en examen. Retour sur l'affaire du financement libyen présumé de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, pour laquelle l'ancien président français a été inculpé pour «recel de détournement de fonds publics», «corruption passive» et «financement illégal de campagne électorale» depuis mars 2018, et depuis mi-octobre pour «association de malfaiteurs». Ziad Takieddine, l'un des principaux témoins à charge contre Nicolas Sarkozy dans ce dossier, a retiré mercredi ses accusations. Ziad Takieddine effectue mercredi 11 novembre, une volte-face spectaculaire et dédouane Sarkozy. «Il n'y a pas eu de financement de campagne présidentielle de Sarkozy», déclare-t-il à BFM et Paris-Match depuis Beyrouth, accusant l'ancien juge d'instruction en charge du dossier, Serge Tournaire d'avoir voulu tourner ses propos «à sa manière». Au printemps 2012, des accusations de financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, lancées l'année précédente par le fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, se précisent: le journal en ligne Mediapart publie des documents affirmant que Tripoli aurait, en 2006, donné son accord pour un financement de 50 millions d'euros. Nicolas Sarkozy porte plainte contre Mediapart. Une enquête pour «publication de fausse nouvelle» se soldera par un non-lieu. Le 3 mai, l'ex-Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, affirme, selon des propos rapportés par ses avocats tunisiens, que la Libye a bien financé la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy. Dans la soirée, un avocat français disant également le représenter dément qu'il ait tenu ces propos. En décembre, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, poursuivi dans une autre affaire, affirme devant un juge détenir des preuves de ce financement libyen. Le 19 avril 2013, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire contre X. Fin avril, le Canard Enchaîné révèle qu'une perquisition chez l'ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant a permis de découvrir un versement de 500.000 euros depuis l'étranger effectué sur un compte de l'ex-homme de confiance de Nicolas Sarkozy. Guéant justifie cette somme par la vente de tableaux de maître à un avocat malaisien. En mai, l'Express révèle qu'un virement suspect de 25.000 euros, provenant de Jordanie sur un compte de Guéant, a été découvert le même jour. Le 7 mars 2015, l'ancien ministre est mis en examen pour faux et usage de faux, et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée. Nouvelles accusations En septembre 2016, le carnet de Choukri Ghanem, ancien ministre libyen du Pétrole retrouvé mort noyé quatre ans plus tôt, est transmis aux enquêteurs. Il mentionne trois versements en 2007 destinés à Nicolas Sarkozy, totalisant au moins 6,5 millions d'euros. Le 15 novembre, Ziad Takieddine affirme avoir personnellement remis 5 millions d'euros en liquide, provenant de Libye, en 2006 et 2007 à Nicolas Sarkozy et Claude Guéant. En février 2020, Guéant fera condamner Ziad Takieddine pour diffamation. Takieddine est mis en examen le 7 décembre 2016, pour complicité de corruption et de trafic d'influence notamment. Le 21 mars, Sarkozy est mis en examen pour «corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens». Il fait appel. Le 24 septembre, la cour d'appel de Paris rejette les recours déposés par Nicolas Sarkozy et ses proches, validant ainsi l'enquête. Le 12 octobre, Nicolas Sarkozy est mis en examen pour «association de malfaiteurs», à l'issue de quatre jours d'audition par les juges chargés de l'enquête.