Dans un entretien filmé accordé au site d'information Mediapart et diffusé mardi 15 novembre, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine affirme avoir remis trois valises d'argent libyen à Claude Guéant et à Nicolas Sarkozy. L'homme qui a introduit Nicolas Sarkozy auprès de Mouammar Kadhafi précise que le montant total des remises d'argent s'élevait à 5 millions d'euros. Ziad Takieddine déclare avoir remis de l'argent à deux reprises à Claude Guéant, lorsque ce dernier était directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur qu'était Nicolas Sarkozy, dans son bureau, puis une troisième fois, en janvier 2007, au candidat à la présidence en personne, dans l'appartement privé du ministre. Jusqu'à présent, Ziad Takieddine avait qualifié de « tout à fait crédibles » les allégations concernant le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy. L'homme d'affaires est par ailleurs mis en examen dans l'affaire Karachi, sur le financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur en 1995. Guéant et Sarkozy démentent et annoncent des poursuites Dénonçant une manipulation, les avocats de Claude Guéant et de Nicolas Sarkozy ont annoncé des poursuites contre l'intermédiaire franco-libanais. « Nicolas Sarkozy oppose un démenti formel à ces nouvelles allégations », déclare son avocat, MeThierry Herzog, dans un communiqué. « Des poursuites judiciaires seront donc engagées en réponse à cette manipulation grossière », ajoute-t-il. Interrogé par Reuters, Me Philippe Bouchez El Ghozi, avocat de Claude Guéant, a lui aussi démenti les propos de l'homme d'affaires et annoncé le dépôt d'une plainte en diffamation. « Claude Guéant a toujours été très clair. Il n'a jamais, de près ou de loin, perçu, ou entendu parler du moindre centime d'argent libyen en soutien de la campagne de Nicolas Sarkozy », a-t-il déclaré. « Il l'a maintes fois répété devant la justice ». Une information judiciaire contre X a été ouverte le 19 avril 2013 par le parquet de Paris sur un possible financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Elle porte sur les chefs de « corruption active et passive », « trafic d'influence, faux et usage de faux », « abus de biens sociaux », « blanchiment, complicité et recel de ces délits ».