Malgré la reprise de l'activité économique, la pandémie continue ses ravages sur le marché d'emploi. Le taux de chômage au niveau national s'est accru de 33% pour s'établir à 12,7% au troisième trimestre 2020, indique le Haut-commissariat au Plan (HCP). Dans une note d'information relative à la situation du marché du travail au T3-2020, le HCP explique que le taux de chômage a enregistré une forte hausse aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain, passant respectivement de 4,5% à 6,8% et de 12,7% à 16,5%. 1.482.000 chômeurs Ainsi, le nombre de chômeurs a augmenté de 368.000 personnes entre le T3-2019 et T3-2020, passant de 1.114.000 à 1.482.000 chômeurs, ce qui correspond à une augmentation de 33%, relève le HCP qui explique cette hausse par une augmentation de 276.000 chômeurs en milieu urbain et de 92.000 en milieu rural. Le taux de chômage a enregistré une forte hausse parmi les femmes, de 13,9% à 17,6% et parmi les hommes, de 8% à 11,4%, alors qu'il a connu une forte augmentation parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (5,7 points), passant de 26,7% à 32,3%, souligne la même source. Pour sa part, le taux de chômage des diplômés a enregistré une hausse de 3,2 points, passant de 15,5% à 18,7%, ajoute le HCP. Par ailleurs, le volume du sous-emploi, dans ses deux composantes liées, respectivement au nombre d'heures travaillées et à l'insuffisance du revenu ou à l'inadéquation entre la formation et l'emploi exercé, est passé durant la même période, de 969.000 personnes à 1.182.000. De 481.000 à 627.000 dans les villes et de 488.000 à 556.000 à la campagne. Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 9,1% à 11,6%, au niveau national, de 7,8% à 10,5% en milieu urbain et de 10,8% à 13,3% en milieu rural. Le taux de sous-emploi des hommes (13%) est deux fois plus élevé que celui des femmes (6,3%), fait remarquer le HCP, notant qu'il est de 10,7% en milieu urbain (contre 9,4% pour les femmes), alors qu'en milieu rural, il est presque 6 fois plus élevé parmi les hommes avec 16,3% que parmi les femmes (2,5%). 260.000 postes perdus dans « les services » La pandémie a touché également le secteur des services. Le HCP indique une perte de 260.000 postes d'emploi au niveau national, entre le troisième trimestre de 2019 et celui de 2020. Cette perte s'est élevée à 196.000 postes en milieu urbain et 64.000 en milieu rural, ce qui correspond à une baisse de 5,2% de l'emploi dans ce secteur, précise le HCP dans une note d'information relative à la situation du marché du travail au T3-2020. De son côté, le secteur de l'"agriculture forêt et pêche" a perdu 258.000 postes d'emploi, résultat d'une perte de 260.000 en milieu rural et d'une création de 2.000 en milieu urbain. Par ailleurs, le secteur de l'"industrie y compris l'artisanat" a perdu 61.000 postes, 44.000 en milieu urbain et 17.000 en milieu rural, ce qui correspond à une baisse de 4,8% du volume de l'emploi dans ce secteur. En outre, le secteur des BTP a créé 1.000 postes d'emploi, résultat d'une création de 2.000 postes en milieu urbain et d'une perte de 1.000 en milieu rural, enregistrant une stagnation du volume d'emploi dans ce secteur, fait observer la même note. Casablanca-Settat accapare la plus grande part des chômeurs S'agissant de la répartition géographique, le HCP indique que presque trois quarts des chômeurs (72,6%) sont concentrés dans cinq régions. Casablanca-Settat vient en première position avec 25,8% de chômeurs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,3%), de Fès-Meknès (11,9%), de l'Oriental (11%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,6%). Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans la région de l'Oriental (21,2%) et des régions du Sud (19,6%). Avec moins d'acuité, trois autres régions dépassent la moyenne nationale (12,7%) à savoir Casablanca-Settat (14,7%), Drâa-Tafilalet (14%) et Fès-Meknès (12,9%). Quant aux régions de Béni Mellal-Khénifra et de Marrakech-Safi, elles enregistrent les taux les plus bas avec respectivement 5,9% et 7,8%. (Avec MAP)