Ils sont ainsi le premier pays arabe à le faire et ils ne seront certainement pas les derniers...Profondes transformations en perspective. Le communiqué du Cabinet Royal est tombé, presque à l'improviste, mardi soir. Il indique que «Sa Majesté le Roi Mohammed VI a eu un entretien téléphonique avec Son frère SA Cheikh Mohammed Bin Zayed Al-Nahyane, Prince Héritier d'Abou Dhabi, Commandant suprême adjoint des Forces armées de l'Etat des Emirats Arabes Unis». Selon le même communiqué, «cet entretien s'inscrit dans le cadre de la coordination et de la concertation permanentes entre les dirigeants des deux pays et la profondeur des liens de fraternité sincère et d'affection mutuelle qui les unissent, ainsi que dans le cadre des relations de coopération fructueuse et de solidarité efficiente qui lient le Royaume du Maroc et l'Etat des Emirats Arabes Unis frère». Jusque-là, et en dépit de la période de froid qui marque les relations entre le Maroc et ses «anciens alliés» du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) dont les Emirats Arabes Unis sont avec l'Arabie Saoudite les véritables figures de proue, du moins depuis que Doha a été mis en « quarantaine », cette conversation entre les deux dirigeants n'a rien d'inhabituel. Car même aux pires heures de la scission entre les membres de cette alliance régionale lorsque le Maroc avait été pressé de choisir son camp, pression que le Maroc avait fermement rejetée en campant de manière intraitable sur sa position basée sur la neutralité constructive, les contacts entre le Souverain et le désormais tout puissant Prince Héritier d'Abu Dhabi, restaient plus ou moins fréquents. Défense des causes justes du Maroc Le 19 juin 2020, un communiqué du Cabinet Royal faisait ainsi état d'un échange téléphonique entre les deux hommes. Une année auparavant, à la fin juillet 2019, Cheikh Mohammed Bin Zayed Al-Nahyane qui, faut-il le rappeler, a suivi une grande partie de sa scolarité au Maroc, avait effectué une visite privée au Royaume lors de laquelle il s'était également entretenu avec le Souverain marocain. Mais là où le dernier communiqué du Cabinet Royal surprend tout le monde, c'est lorsqu'il annonce que «lors de cet entretien, SA le Prince Héritier des Emirats Arabes a informé Sa Majesté le Roi de la décision de son pays d'ouvrir un Consulat général à la ville de Laâyoune, dans les provinces Sud du Royaume». Une annonce faite au détour du deuxième paragraphe du communiqué du Cabinet Royal et en conséquence de laquelle Sa Majesté le Roi Mohammed VI n'a pas manqué d' exprimer «Ses sincères remerciements et Sa Haute considération à SA le Prince Héritier des Emirats Arabes Unis pour cette importante décision historique en soutien à l'intégrité territoriale du Royaume sur cette partie de son territoire, surtout que les Emirats avaient pris part à la Glorieuse Marche Verte», peut-on lire dans le communiqué qui conclut que: «Sa Majesté le Roi a également fait part de Sa profonde fierté de la décision des Emirats en tant que premier pays arabe à ouvrir un Consulat général dans les provinces du Sud du Royaume, une décision qui incarne sa position constante dans la défense des droits légitimes et des causes justes du Maroc, et son soutien immuable au Maroc dans les différentes instances régionales et internationales. C'est une décision qui n'est pas étrange pour l'Etat des Emirats Arabes Unis frère et pour sa Direction sage, dans la défense des causes justes et légitimes». Diplomatie Royale Même si elle intervient après une période de tension froide entre les deux pays, notamment sur le dossier du Qatar, auquel le Maroc avait apporté son soutien, et plus récemment sur celui de la Libye où les Emirats continuent d'œuvrer en zone trouble à rebrousse-poil de l'activisme du Maroc dans ce dossier, l'annonce de l'ouverture d'un Consulat émirati à Lâayoune, doit être étudiée à l'aune d'un contexte international aussi trouble qu'annonciateur de grands bouleversements géostratégiques. Rappelons à ce propos que le pays de Cheikh Mohammed Bin Zayed Al-Nahyane vient de conclure, sous l'égide des EtatsUnis de Donald Trump, un accord historique de normalisation avec Israël dont les implications s'annoncent majeures sur l'échiquier moyen-oriental, mais également maghrébin. Plus proche de nous, rappelons aussi que l'annonce des Emirats rentre dans le sillage d'un grand mouvement d'ouvertures de consulats de pays africains subsahariens et autres, au Sahara Marocain. Ouvertures qui dénotent l'incontestable percée de la diplomatie marocaine dans ce dossier, en dépit des vaines gesticulations du Polisario et de son principal allié, l'Algérie, qui doit avoir accueilli l'annonce des Emirats comme une véritable gifle, et un revers retentissant au vu de ses tentatives de rapprochement avec ce pays à la faveur de sa mésentente avec le Maroc. Rappelons enfin que l'ouverture du consulat des Emirats Arabes Unis à Lâayoune intervient à la veille de l'adoption de la Résolution des Nations Unies sur le conflit du Sahara et le renouvellement du mandat de la MINURSO. Résolution pressentie d'ores et déjà comme historique et foncièrement favorable au Royaume du Maroc. Saâd JAFRI Encadré : Conseil de Sécurité : le «Polisario» risque la déception Le 30 Octobre 2020, le Conseil de Sécurité de l'ONU va se saisir de la question du Sahara marocain pour adopter une nouvelle Résolution. Une session qui risque de déplaire au Polisario et autres détracteurs du Royaume, du fait qu'Antonio Guterres a adressé, dans son dernier rapport au Conseil, un réquisitoire sans équivoque contre les violations massives gravissimes et persistantes par le Polisario du cessez-le-feu, des accords militaires et des Résolutions du Conseil de Sécurité, notamment à El Guerguerate. Il a ainsi recommandé le renouvellement du mandat de la MINURSO, pour un an, jusqu'au 31 octobre 2021, en précisant que « la tâche principale du mandat de la MINURSO est la supervision du cessez-le-feu ». Il a ainsi balayé, une nouvelle fois, les prétentions fallacieuses des adversaires du Maroc en ce qui concerne l'organisation d'un prétendu référendum, jeté aux oubliettes par le Conseil de Sécurité et le Secrétariat Général de l'ONU depuis plus de deux décennies. Repères Une politique Royale qui porte ses fruits La diplomatie marocaine récolte les fruits de la politique africaine de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Au cours de ces vingt dernières années, cette politique royale a toujours misé sur l'initiative, la solidarité et l'obligation de passer de la parole à l'action, outre l'établissement de partenariats fructueux qui profitent à tous. A ce jour, 15 pays représentant les diverses régions d'Afrique (Ouest, Est, Centre et australe) ont ouvert des consulats généraux à Laâyoune et Dakhla, sans compter les EAU. Victoire diplomatique pour le Maroc L'ouverture de Consulats généraux de plusieurs pays africains dans les provinces du Sud du Royaume constitue «une victoire diplomatique pour le Maroc en ce qui concerne sa souveraineté sur le Sahara», souligne, mercredi, le magazine espagnol «Atalayar». Le fait que les pays aient ouvert «un consulat dans le territoire du Sahara au Maroc est un changement important dans la position de ces pays africains» vis-àvis du soutien de la souveraineté du Royaume sur ses provinces du Sud, affirme «Atalayar», spécialisé dans les questions du Maghreb, assurant que le Maroc reçoit de plus en plus de soutien concernant la question du Sahara. Tension à El Guergarate : la gifle de l'ONU Depuis plusieurs jours, plusieurs médias mauritaniens affirment que l'entité séparatiste du « Polisario » bloque le trafic commercial dans la zone tampon d'El Guergarate. Le porte-parole adjoint du chef de l'ONU a réagi en déclarant que «la circulation civile et commerciale régulière ne doit pas être obstruée et aucune mesure ne doit être prise, qui pourrait constituer une altération du statu quo de la zone tampon». Il a également réitéré l'appel des Nations-Unies à « la plus grande retenue et à désamorcer toute tension » à El Guerguerate, ajoutant que la MINURSO « surveille la situation » dans la région