Parmi les plus grands défis du PLF 2021 figure la création de l'emploi dans le secteur privé tout comme dans le secteur public. Le projet présenté lundi au Parlement, indique que ce dernier bénéficiera cette année de plus de 21,200 postes budgétaires. Détails. En ces temps de crise, l'économie marocaine a perdu 589.000 postes d'emploi, résultant d'une perte de 520.000 postes en milieu rural et de 69.000 en milieu urbain, contre une création annuelle moyenne de 64.000 postes au cours des trois années précédentes, causant ainsi, une chute drastique de la confiance des Marocains. La dernière enquête du Haut-commissariat au Plan (HCP) corrobore ces propos en indiquant que 87,1% des ménages s'attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Le solde d'opinion est resté ainsi négatif à moins 82 points contre moins 75,2 points un trimestre auparavant et moins 71,8 points un an auparavant.
Dans cette conjoncture sinistrée, le marché de l'emploi public et privé, mise gros sur le projet de Loi de Finances 2021 (PLF 2021). Selon le ministère de l'Economie des Finances, le projet de budget se fixe comme objectif la mise en place d'un plan de relance économique, avec notamment, un pacte pour la relance de l'emploi, ainsi qu'un contrat-programme visant le seul secteur touristique, dont le maintien des emplois et la préservation du tissu économique en sont la pierre angulaire. Au niveau du secteur public le PLF 2021 prévoit également d'augmenter les postes budgétaires. Fonction publique : L'Intérieur se taille la part du lion, la Santé et l'Education suivent ! Le budget 2021 compte créer 21.256 postes budgétaires, soit près de 2.000 postes de moins que l'année dernière. Par ailleurs, 19.298 postes budgétaires seront créés dans les différents départements ministériels et institutions «stratégiques». Dans le détail, le ministère de l'Intérieur se taille la part du lion avec 8.554 postes, pour les fonctionnaires relevant du budget des assemblées préfectorales et provinciales. La note de présentation du PLF 2021 souligne qu'en application des dispositions de l'article 227 de la loi organique relative aux préfectures et provinces, ces derniers seront transférés, à compter du 1er janvier 2021, dans le cadre de l'opération de redéploiement des fonctionnaires, aux services de l'administration territoriale. Le secteur de la Santé vient en deuxième place avec 5.500 postes, soit 1.500 de plus que le projet de budget de l'année dernière. Une mesure pas du tout étonnante vu le manque flagrant des professionnels de la Santé dévoilé par la crise sanitaire. En troisième position, on retrouve l'Administration de la Défense nationale avec 4.200 postes. L'Education nationale qui sera dotée d'une enveloppe budgétaire de 72 milliards de dirhams avec plus de 18.000 postes budgétaires. 17.000 postes au profit des académies régionales de l'éducation (AREF) dont 15.000 réservés au recrutement d'enseignants et 2.000 aux fonctionnaires affectés à l'appui pédagogique et administratif. Par ailleurs, 700 postes supplémentaires seront accordés à la tutelle en vue de régulariser de la situation des fonctionnaires titulaires du diplôme de doctorat qui seront recrutés, par voie de concours, en qualité de professeur- assistant (PA). Le projet de loi indique prévoit également 250 postes au profit du Chef du gouvernement à répartir entre les différents départements ministériels ou institutions, selon les besoins, néanmoins 200 sont réservés au profit des personnes en situation de handicap. En outre, la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion, dispose de 500 postes, le ministère des Habous 400 postes, la Cour Royale 200 et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 100 postes. Le reste des postes budgétaires seront répartis sur le ministère de la Justice, le ministère de l'Agriculture, la Cour des comptes, le Parlement, le CNDH, le CESE et autres départements en besoin. Saâd JAFRI