"Le coronavirus n'a toujours aucun traitement efficace, clament les chercheurs du monde entier, même si certains pays comme la Chine l'ont déjà testé sur une grande partie de leurs patients et que le président Trump ne cesse de vanter ses mérites ! Il faut donc s'armer de patience et respecter le confinement chez soi, seul moyen sûr de ne pas contracter le virus et de stopper la pandémie. Si au Maroc, le comité scientifique qui conseille les autorités dans la lutte contre l'épidémie du Coronavirus a préconisé, lors de sa 2e réunion vendredi 20 mars, la chloroquine (nom commercial : Novaquine) pour soigner les patients infectés par le COVID-19, il faut savoir qu'on est toujours au stade des essais. Le comité a surtout définit le protocole thérapeutique ainsi que le bilan médical à réaliser pour les patients en dehors de la réanimation. Il a aussi détérminé les critères de transfert ou d'admission en réanimation des patients et la pertinence des tests rapides. Le protocole thérapeutique avant la réanimation La prise en charge en milieu hospitalier reste néanmoins l'option prioritaire. Le traitement en dehors de la réanimation se décline en deux options : dans un premier temps, on administre aux patients la chloroquine (Nivaquine) à raison de 500 mg en deux prises/jour pendant 10 jours ou au sulfate d'hydroxy-chloroquine (Plaquénil), à raison de 200 mg trois fois par jour pendant 10 jours. Du 2e au 7e jour, on administre aux patients qui n'ont suivi aucune autre thérapie pour le coronavirus de l'Azithromycine (500 mg le premier jour puis 250 mg /jour. Si l'état des malades ne s'améliore pas, on leur associe alors du Lopinavir/Ritonavir 400 mg deux fois par jour, pendant dix jours. En cas de surinfection bactérienne, on a recours à des antibiotiques tels que l'Amoxicilline, le Moxifloxacine ou le Levofloxacione). On peut également avoir recours à la nébulisation -transformation d'un médicament en brume d'aérosol destinée l'inhalation via un masque ou un embout buccal-, avec les précautions d'usage pour éviter des infections. Des héparines à poids moléculaire peuvent aussi être préscrites pour les patients hospitaliés. Le patient doit effectuer, en dehors de la réanimation, une radiographie thoracique ainsi qu'un bilan concernant la glycémie, l'urée, la créatininémie, les transaminases. Les cas bénins non graves font l'objet d'une surveillance médicale 2 fois/jour. Pour les cas qui présentant des troubles de la conscience, polypnée (respiration rapide), pression systolique (pression maximale) à partir de 120 battements par minute et la saturation en oxygène ; ils seront admis en réanimation. Le comité scientique a aussi recommandé «la mise à disposition de tests rapides antigéniques pour rendre plus facile et plus rapide la confirmation du diagnostic». Mise en garde de l'OMS ! Même si plusieurs spécialistes reconnaissent à ce jour les effets de la chloroquine dans le traitement du coronavirus en se basant sur le cas de la Chine -où la molécule a aidé en partie à l'arrêt de la propagation du virus-, l'OMS condamne l'usage de médicaments sans preuve de leur efficacité et continue d'appeller à la prudence en raison du faible nombre de patients qui ont eu recours à ce traitement, utilisé initialement contre le paludisme. La chloroquine peut effectivement avoir des effets secondaires dangereux, y compris la mort, si elle n'est pas prise correctement . Même pris correctement, elle peut provoquer des troubles de l'estomac et même des dommages permanents à la vision d'une personne. "La chloroquine est potentiellement mortelle et sans surveillance médicale, il y a un risque d'arrêt cardiaque, nous confie un cardiologue basé en France. On ne peut pas l'adopter sans fondement scientifique. Les Chinois l'ont essayé sur une large population sans prouver réellement son efficacité. Le Pr Didier Raoult à Marseille a effectué une étude contestable car sur les 24 sujets à qui il a administré le traitement, 17 seulement ont guéri et 2 sont morts. Sachant que la guérison spontanée est de 97% !" Pour sa part, le président américain Donald Trump a encore une fois vanté lundi les mérites de la chloroquine dans la lutte contre le Coronavirus. Cet antipaludéen pourrait, selon lui, «vraiment changer la donne», s'il est utilisé comme traitement. En France, les tests se poursuivent toujours pour déterminer son degré d'efficacité. Pour sa part, le gouvernement marocain a réquisitionné l'ensemble du stock de Plaquénil produit au Maroc par le laboratoire Sanofi, histoire de se préparer pour faire face à une possible recrudescence de l'épidémie. Utilisé normalement dans le traitement du paludisme, le Plaquénil est aujourd'hui introuvable dans les pharmacies d'officine et les grossisteries. Il est aussi administré en cas de lupus érythémateux (maladie auto-immune qui se caractérise par l'apparition de plaquettes sur la peau), de la rhumatoïde chronique ou encore les cas d'affection photo-aggravée.