Depuis ces derniers jours , tout le monde ne parle que de la Chloroquine, plus connue sous son nom commercial de Nivaquine, qui pourrait être le traitement miracle contre le coronavirus en attendant la découverte par les laboratoires d'un vaccin. En cette période de crise sanitaire exceptionnelle, ce traitement constitue une lueur d'espoir pour le monde entier impuissant pour le moment face à la pandémie, et qui a comme seule arme pour l'instant le confinement généralisé. Cela dit, tout le monde se pose la question de savoir effectivement est-ce qu'il constitue un véritable remède contre le virus ou simplement une illusion. Avant tout, il faut rappeler que des médecins chinois avaient utilisé la Chloroquine comme traitement devant l'accélération de l'épidémie et avaient affirmé avoir obtenu de très bons résultats. Par la suite, l'infectiologue Didier Raoult a testé ce même traitement sur une vingtaine de patients à Marseille. Ce dernier avait également annoncé avoir obtenu des résultats exceptionnels. Le ministère de la santé français a fait savoir que l'étude du professeur Raoult, initiateur des recherches, serait testée «à plus grande échelle». Le médicament fait actuellement l'objet d'une évaluation en urgence pour obtenir des données fiables. Des essais sont en cours sur une centaine de patients à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris. Alors que la France se veut prudente quant à l'efficacité de ce médicament, les Etats-Unis sont en revanche optimistes et pensent que la chloroquine est effectivement le traitement miracle contre le coronavirus. Au Maroc, le ministère de la santé a réquisitionné tous le stock de Nivaquine et de Plaquenil. Cela dit, le laboratoire Sanofi ne souhaite pas se prononcer sur les quantités de médicaments qui ont été livrées au ministère. Toujours est-il que le Maroc a opté pour Le Chloroquine. Réuni vendredi dernier, le comité technique et scientifique du programme national de prévention et de contrôle de la grippe et des infections respiratoires aiguës sévères a recommandé l'utilisation temporaire de la Chloroquine et du Sulfate d'hydroxy-chloroquine pour le traitement de personnes atteintes du Covid-19. Le comité avait suggéré pour ce qui est des protocoles thérapeutiques un «traitement de première intention» à base de «Chloroquine (Nivaquine) 500 mg, deux fois par jour, pendant 10 jours ou de Sulfate d'hydroxy-chloroquine (Plaquinine) 200 mg à raison de 3 fois par jour pendant 10 jours, en association avec l'Azithromycine pendant sept jours. Quant au traitement de deuxième intention, il s'agit de «l'association Lopinavir/Ritonavir 400mg à raison de deux prises par jour pendant 10 jours», une antibiothérapie non systématique indiquée si surinfection bactérienne, une nébulisation à utiliser si besoin avec les précautions nécessaires en matière de prévention des infections liées aux soins ainsi qu'une héparine à bas poids moléculaire si alitement. Le comité avait également suggéré la réalisation d'un bilan pour les patients en dehors de la réanimation et fixé les critères de transfert en réanimation des cas initialement bénins ou modérés. Pour rappel la Nivaquine (chloroquine sulfate) est indiquée dans le traitement curatif et préventif du paludisme et dispose d'une AMM (autorisation de mise sur le marché) valable uniquement pour le marché marocain. La Nivaquine est produite sur le site industriel de Sanofi au Maroc et ne fait l'objet d'aucune activité export.