Par Ahmed Charaï Les nouvelles élections législatives en Israël, les troisièmes en un an, se présentaient mal pour Netanyahu. Il est poursuivi pour corruption et son procès doit commencer le 17 Mars. Les observateurs mettaient aussi en cause l'usure du pouvoir. Il en sort vainqueur avec un taux de participation record. Plusieurs éléments expliquent cette tendance. Il est évident que le plan de paix présenté par Trump a renforcé « Bibi ». Il répond, même dépasse, ce à quoi prétendait la droite Israélienne. Netanyahu, l'a fortement utilisé dans sa campagne. Mais il y a aussi des éléments endogènes. L'embellie économique continue, malgré les incertitudes conjoncturelles. En face, il n'y avait pas une véritable alternative. L'ancienne gauche, le parti travailliste et le Meretz, même unifiée, ne récolte que 5% des voix. Le général Gantz avait exactement le même programme que Netanyahu sur le fond. Mais il n'a ni son expérience des joutes électorales, ni un bilan à défendre. Faire campagne, sans projet, en s'appuyant sur la détestation d'une personne, ne paye pas, on l'a vu aux USA, aux Philippines, au Brésil et ailleurs. Mais c'est maintenant que les choses se compliquent pour Netanyahu. Il doit constituer une coalition dans un espace politique très fragmenté. Les partis religieux lui sont acquis mais cela ne lui assure pas une majorité stable. Trois députés ( ce qu'il lui manque pour atteindre les 61 sièges ) peuvent imposer leurs vues. Une hypothèse qui serait farfelue ailleurs est évoquée. Un gouvernement d'union nationale et donc une alliance avec Gantz ? Ils sont sur la même ligne concernant l'implantation des colonies, les rapports avec Gaza et n'ont que peu de divergences sur l'Economie. L'une des difficultés de la campagne de Gantz, c'est qu'il était obligé de reconnaitre que son adversaire, en utilisant la carte de l'Iran, a réussi à avoir le soutien de pays arabes et à développer des coopérations avec eux, qui dépassent largement les domaines sécuritaires. Cette hypothèse est fortement évoquée, parce qu'elle libérerait Netanyahu du dilemme quotidien entre les vues de l'aile laïque du Likoud et les oukazes des partis religieux, sur des questions comme l'ouverture des commerces le samedi, ou la conscription des religieux, qui constituent des points de discorde en Israël, même si cela peut faire sourire ailleurs. Quelque soit l'option choisie, Netanyahu doit répondre à une réalité. La jeunesse israélienne dans son immense majorité, aspire à la paix et la met en tête des priorités. Netanyahu doit faire preuve de courage politique, par une ouverture sérieuse et digne vers le peuple palestinien et ses doits. Ce n'est pas le plus simple, mais comme c'est son dernier mandat, il pourrait sortir des calculs politiciens et s'engager hors des sentiers battus de la droite israélienne. Mais ses ennuis judiciaires peuvent l'handicaper sur ce terrain. Donc wait and see !