Le budget de 2020 ne sera pas forcément sous le signe du « social ». Face aux contraintes, l'Exécutif ne sera pas très « généreux » pour les secteurs sociaux. Explications. La Santé et l'Education, deux des piliers du soi-disant Etat providence, ne seront pas renforcées l'année prochaine. Au contraire. Selon la mise à jour du plan budgétaire 2020 que le gouvernement a envoyé à Bruxelles, l'Espagne allouera seulement 5,9% du PIB au financement de son système de santé, pourcentage qui sera réduit à 4% à peine pour l'Education. La grande nouveauté par rapport aux exercices précédents en matière de santé est que non seulement les dépenses n'augmentent pas, mais elles diminuent d'un dixième par rapport aux prévisions budgétaires précédentes, ce qui équivaut à une chute d'environ 1.200 millions d'euros. Dans le programme de stabilité pour la période 2019-2020 envoyé par l'Exécutif à la Commission européenne en mai dernier, le pourcentage consacré à la santé était de 6%. Exactement, la même fraction du PIB que celle consacrée en 2016, 2017 et 2018. Un pourcentage que Pedro Sánchez avait promis d'augmenter lorsque le PSOE était dans l'opposition. Les socialistes ont alors préconisé de porter les dépenses à 7% du PIB. La chute d'un dixième enregistrée dans la dernière mise à jour budgétaire se produit également dans une période délicate en raison de la hausse des coûts salariaux et des médicaments enregistrés dans le système de santé national. L'augmentation des salaires convenue par l'exécutif avec les syndicats pour les fonctionnaires et l'implantation de l'immunothérapie dans les hôpitaux, beaucoup plus efficace que les traitements conventionnels, mais aussi plus coûteuse, mettent en danger les comptes de résultats des services de santé régionaux, causant même des problèmes de trésorerie et des tensions avec le ministère des Finances pour le déblocage des fonds. Ce problème financier amène le gouvernement à concevoir des mesures d'épargne alternatives, telles que l'achat centralisé de médicaments et la promotion de ce que l'on appelle la prescription par principe actif plutôt que par la marque commerciale de médicaments, ce qui faciliterait la distribution de médicaments génériques, moins chers. Les dépenses de l'Education ne sont pas plus chanceuses non plus. Depuis 2016, 4% sont une constante et continueront de l'être en 2020, compte tenu du plan du gouvernement. C'est là une autre des questions « sociales » que le gouvernement de Pedro Sánchez a promis de renforcer sur le plan budgétaire, mais qui restera gelée pour une autre année. Frais « sociaux » gelés De même, la mise à jour du plan transmise à la Commission européenne maintient le blocage des autres dépenses sociales: le logement et les services collectifs, par exemple, recevront à peine 0,4% du PIB, malgré la campagne du ministère des Travaux publics visant, en principe, à généraliser la jouissance d'un logement décent par les citoyens. Il s'agit du même pourcentage depuis 2016, à l'exception de 2017, où il s'élevait à 0,5%. En revanche, les fonds consacrés de manière générique à la protection sociale atteignent 17,2%, contre 17% prévus dans le plan précédent envoyé à Bruxelles. En 2016, le pourcentage n'était que de 16,6%. Pour sa part, le poste dédié à la protection de l'environnement reste à 0,9%, soit le même pourcentage que celui enregistré depuis 2016, et l'ordre public stagne également à 1,8%. Dans sa mise à jour budgétaire pour 2020, le gouvernement avait déjà prévu une première facture de 120 millions d'euros pour le sauvetage de routes à péage. Cependant, ce chiffre est loin du coût final, qui reste à déterminer. En tout état de cause, l'Exécutif lui-même a fixé un maximum de 3.305 millions d'euros. Le plan envoyé à l'UE prévoit également une dépense extraordinaire de 774 millions d'euros pour atténuer les dégâts causés par les effets des des dernières tempêtes.