Le géant bancaire britannique HSBC a annoncé lundi 5 août 2019, le départ surprise de son patron John Flint et la suppression de 4.000 emplois face aux nombreux défis à relever entre guerre commerciale, Brexit et taux bas. Le groupe a expliqué dans un communiqué que John Flint avait décidé de quitter ce jour son poste de directeur général en accord avec le conseil d'administration. HSBC n'a pas donné de raison précise pour expliquer le départ soudain de Flint, après moins de deux ans à ce poste. Mais le groupe a déclaré qu'un changement au sommet était nécessaire, avertissant les investisseurs qu'une période difficile s'annonçait. « Dans l'environnement mondial de plus en plus complexe et exigeant dans lequel la banque opère, le conseil d'administration estime qu'un changement est nécessaire pour faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés et pour saisir les très importantes opportunités qui sont devant nous », a déclaré le président du groupe, Mark Tucker, laissant à penser que Flint a été poussé vers la sortie. Lors d'une conférence téléphonique Tucker a précisé qu'il n'y avait « pas de mésentente personnelle » ni « de désaccord sur la stratégie ». « J'ai estimé, comme le conseil d'administration, que les bons résultats provisoires d'aujourd'hui indiquent que c'est le bon moment pour un changement, pour moi et pour la banque », a expliqué de son côté John Flint, 51 ans. HSBC a précisé qu'il allait rechercher un nouveau dirigeant à la fois en interne et à l'extérieur et que Noel Quinn, chef de la division banque commerciale de HSBC, serait directeur général par intérim. « En raison des vents contraires macroéconomiques et géopolitiques, le conseil d'administration de HSBC pourrait vouloir des réformes plus radicales, ce qui reste à voir », souligne Nicholas Hyett, analyste chez Hargreaves Lansdown. Le titre de la banque réagissait peu et reculait pour sa part de 1,32% à 637,60 pence vers 10H20 GMT. Le groupe ne s'est pas contenté du départ de son patron et en a profité pour annoncer un plan de restructuration afin de maîtriser ses coûts dans cet environnement de marché difficile. « Nous annonçons un programme de restructuration » et « cela implique (une réduction) de 2% de nos effectifs », soit environ 4.000 des 200.000 salariés du groupe, a expliqué le directeur financier Ewen Stevenson lors de la conférence téléphonique. Ces licenciements vont concerner 4% du montant total des salaires du groupe et vont coûter entre 650 et 700 millions de dollars cette année à HSBC, qui cible des postes à responsabilité.