Washington exige que la Syrie fasse "toute la lumière" sur l'aide nucléaire reçue de la Corée du Nord. Sept mois après le bombardement d'un réacteur nucléaire par Israël en Syrie, la Maison Blanche est sortie de son silence et a affirmé jeudi soir 24 avril que la Corée du Nord avait soutenu un programme nucléaire secret de la Syrie et que la centrale détruite ne poursuivaient pas des "objectifs pacifiques". Selon la Maison Blanche, la collaboration secrète de la Corée du Nord avec la Syrie sur un projet de réacteur nucléaire est "un élément dangereux et potentiellement déstabilisateur pour le monde" qui conforte les doutes sur les intentions réelles de Pyongyang soupçonnée de ne pas vouloir faire toute la lumière sur ses activités nucléaires, contrairement à ses engagements. Pourparlers Ces révélations pourraient saper les négociations à six en cours pour tenter de sortir de l'impasse sur le dossier du nucléaire avec la Corée du Nord. La Maison Blanche a publié un communiqué de deux pages suite aux détails dont les parlementaires du Congrès ont eu connaissance concernant le réacteur incriminé. Selon la Maison Blanche, l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) a également été informée d'éléments inquiétants par les services de renseignements américains. Les Etats-Unis ont cependant affirmé qu'ils restaient engagés dans les pourparlers de négociations sur le nucléaire nord-coréen. L'administration américaine a affirmé qu'après la destruction du réacteur, la Syrie avait essayé de dissimuler toute preuve de son existence. "Cette tentative d'étouffer la vérité n'a fait que renforcer notre conviction que ce réacteur n'était pas conçu pour se livrer à des activités pacifiques", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino. "Le régime syrien doit faire toute la lumière sur ses activités nucléaires illicites", a-t-elle ajouté. "Grande préoccupation internationale" Il ne manquait que quelques semaines ou quelques mois au réacteur nucléaire syrien détruit par des avions israéliens pour être opérationnel, a affirmé à l'Associated Press un haut responsable américain, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat étant donné le caractère sensible du dossier. La présence d'uranium, nécessaire pour alimenter le réacteur, n'a cependant pas pu être prouvée sur le site, dans l'est de la Syrie, le long de l'Euphrate. Selon le haut responsable américain, le réacteur était semblable dans sa conception au réacteur nord-coréen de Yongbyon, qui, par le passé, a produit de petites quantités de plutonium, matériau nécessaire à la fabrication de puissantes armes nucléaires. Pour la Maison Blanche, l'aide nucléaire nord-coréenne à la Syrie est un motif de "grande préoccupation internationale". "La construction de ce réacteur était un développement dangereux et potentiellement déstabilisateur pour la région et pour le monde", a déclaré Mme Perino dans un communiqué. "C'est d'autant plus vrai que cela a été dissimulé et accompli en violation de toutes les procédures destinées à rassurer le monde sur les intentions pacifiques des activités nucléaires." "Les Etats-Unis appellent la communauté internationale à redoubler d'efforts pour en finir avec ces activités et pour empêcher la prolifération d'armes de destruction massives dans cette région instable".