Les Moudjahidine du peuple (OMPI), qui luttent pour la liberté et la démocratie en Iran, sont des opposants de longue date au régime iranien. Par Hamid Enayat Créés en 1965 avec pour objectif de renverser le régime du Chah, puis le régime islamique, cette organisation se présente comme musulmane, démocrate et laïque. Elle est née d'une scission au sein du Mouvement de libération de Mehdi Bazargan. La plupart de ses fondateurs ont trouvé la mort dans les prisons du Chah Mohammad Reza Pahlavi. Après une brève période de légalité durant la révolution islamique de 1979, l'OMPI a été déclarée hors-la-loi en 1981 à la suite d'une manifestation sévèrement réprimée. Chassés d'Iran, ils trouvent refuge partout dans le monde, en France notamment, où ils s'installent à Auvers-sur-Oise, près de Paris, qui crée le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Dirigé par Maryam Radjavi, depuis 1993, le CNRI est composé de cinq organisations d'opposition iranienne dont l'Organisation des Modjahedines du peuple iranien, qui en compose la majorité des membres, et de quelques personnalités indépendantes. Il comporte aussi des représentants de diverses minorités religieuses et ethniques d'Iran, comme les Kurdes, les Baloutches, les Arabes, les Perses, les Turcs, les Turkmènes, les Arméniens, les musulmans, les chrétiens, les juifs et les zoroastriens, ainsi que les athées et les adeptes de diverses obédiences et écoles de pensée. Pendant les quatre décennies qui ont suivi la révolution islamique, l'OMPI a bénéficié d'un grand soutien parmi les personnalités politiques, les parlementaires et les autorités gouvernementales à travers le monde, et ce malgré les efforts continus du régime des mollahs pour faire interdire leurs activités à l'étranger. Plusieurs milliers de parlementaires, de dirigeants politiques et de partis en Europe et aux Etats-Unis ont déclaré leurs soutiens à l'OMPI en tant que « mouvement de résistance légitime » contre la dictature des mollahs en Iran. Depuis fin 2017, une vague de contestation secoue l'Iran, sur fond malaise économique. Progressivement, le mouvement a pris une tournure politique pour dénoncer les politiques du président, Hassan Rohani, et celles du Guide suprême, Ali Khamenei. Tout au long de 2018, les iraniens sont revenus dans les rues pour montrer leur opposition au régime et ce malgré la répression brutale de celui-ci. Selon le régime, l'opposition iranienne de l'étranger alimente cette contestation. Hassan Rohani a plus précisément visé l'organisation des Moudjahidine du peuple iranien. Le président de la République islamique d'Iran a même demandé l'année dernière à Emmanuel Macron d'agir contre cette organisation qu'il qualifie de « terroriste ». On peut décrire 2018 et les premiers mois de 2019 comme des années de soulèvements. Le mouvement d'opposition gagne en force et les unités de résistances des Moudjahidine du peuple s'affirment de plus en plus dans le pays. Apres être venu en aide à la population durant les inondations d'avril suite à l'inaction du gouvernement, le réseau d'opposition iranien cible désormais les symboles du régime. Les Modjahidine ne s'en cachent pas : ils veulent la chute du régime. Ces opposants sont les résistants démocrates face à la dictature des mollahs. Le peuple iranien, sous la direction du CNRI et de Maryam Radjavi, a fait de grands progrès vers la démocratie. Il est désormais difficile d'ignorer les Iraniens qui appellent au changement, tant de chez eux que de toute la diaspora.