Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick a annoncé, dimanche 13 avril, le lancement d'un plan pour combattre la faim et l'envolée des prix alimentaires, à l'origine d'émeutes et troubles ces derniers jours en Haïti, en Egypte et aux Philippines. Robert Zoellick a également appelé la communauté internationale à remplir rapidement ses engagements et à apporter au Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU l'aide d'urgence de 500 millions (316 millions d'euros) dont il a besoin d'ici la fin du mois. "Il est crucial que les gouvernements confirment leurs engagements dès que possible et que d'autres commencent à s'engager", a déclaré le patron de la Banque mondiale à l'issue d'une réunion à Washington de son comité de développement chargé de fixer la politique de l'institution. Enveloppe à Haïti La chute du gouvernement haïtien ce week-end après une vague d'émeutes et de pillages consécutifs à l'envolée du prix du riz souligne l'importance d'une rapide action internationale, a souligné Robert Zoellick. Ce dernier a d'ailleurs annoncé que la Banque mondiale allait accorder une enveloppe supplémentaire de 10 millions de dollars (6,3 millions d'euros) à Haïti pour des programmes alimentaires. Toutefois, Robert Zoellick a souligné que le plan approuvé par la Banque mondiale visait aussi des actions à long terme. "Ce n'est pas seulement une question de besoins à court terme, aussi importants soient-ils", a-t-il dit. "Il s'agit aussi de s'assurer que les générations futures n'en paient pas elles aussi le prix." Productivité de l'agriculture Ainsi, le comité de développement de la Banque mondiale a approuvé le principe d'un "new deal pour une politique alimentaire globale" destiné à accroître la productivité de l'agriculture dans les pays pauvres, à améliorer l'accès à la nourriture dans les écoles et sur les lieux de travail et à aider les petits agriculteurs. Au même moment, le Fonds monétaire international (FMI), l'institution sur de la Banque mondiale, était elle aussi réunie à Washington pour traiter de la crise financière qui secoue les marchés mondiaux et de l'envolée des prix de l'alimentation et de l'énergie. Le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a lancé, à son tour, un cri d'alarme sur la hausse des prix alimentaires, parlant de graves conséquences pour les habitants de nombreux pays en voie de développement, notamment en Afrique. Si l'envolée de ces prix se poursuit, a dit Dominique Strauss-Kahn, "des milliers, des centaines de milliers de personnes vont être victimes de la faim. Des enfants souffriront de malnutrition, avec des conséquences pour toute leur vie".