Voitures calcinées, bâtiments dégradés, vitrines brisées, magasins vandalisés, la capitale française aura vécu un samedi noir lors d'une manifestation, émaillée de violences, des ‘'Gilets Jaunes'', un mouvement de protestation sociale inédit né sur les réseaux sociaux. Face à l'ampleur qu'ont pris les événements, le Président Emmanuel Macron, a dû convoquer une réunion de crise à l'Elysée, dès son retour en France après avoir pris part au Sommet du G20 à Buenos Aires. Cette réunion s'est tenue en présence du Premier ministre, Edouard Philippe, du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et du ministre de la Transition écologique, François de Rugy. Selon les médias, l'instauration de l'état d'urgence évoquée dans un premier temps par le ministre de l'Intérieur n'a pas été soulevée lors de cette réunion. Selon une source à la présidence de la République, citée par Le Figaro, la question d'une éventuelle instauration de l'état d'urgence « n'a pas été abordée » lors de la réunion à l'Elysée qui a permis de faire un bilan exhaustif des faits, des dégradations et des interpellations qui ont marqué les rassemblements d'hier sur l'ensemble du territoire et en particulier à Paris. » Le Président de la République, tout en saluant « l'engagement des forces de l'ordre et de secours », a souligné l'importance du suivi judiciaire pour qu'aucun acte commis ne reste impuni. » « Il a également souhaité qu'une réflexion soit menée par le Ministre de l'intérieur pour l'adaptation du dispositif de maintien de l'ordre dans les temps à venir », selon la même source. Le Président de la République a également demandé au premier ministre de recevoir les chefs de partis représentés au Parlement ainsi que des représentants des manifestants, a-t-on précisé. Samedi 1er décembre 2018, depuis Buenos Aires, Emmanuel Macron qui suivait de près les événements à Paris s'était indigné par la tournure qu'avaient prise les manifestations. ‘'Ce qui s'est passé à Paris n'a rien à voir avec l'expression d'une colère pacifique. Aucune cause ne justifie que les force de l'ordre soient attaquées, (…) que des passants ou des journalistes soient menacés, que l'Arc de Triomphe soit souillée'', s'était indigné Emmanuel Macron depuis Buenos Aires promettant que les coupables des violences ‘'seront identifiés et tenus responsables de leurs actes devant la justice''. Selon un nouveau bilan communiqué par le ministère de l'Intérieur dimanche, il y avait 136.000 manifestants dans toute la France, samedi 1er décembre, pour la troisième journée de rassemblement des « gilets jaunes », moins que les 166.000 manifestants de samedi 24 novembre. Dans un nouveau bilan, le ministère de l'Intérieur a fait état de 412 personnes interpellés, dont 378 ont été placées en garde à vue, et 133 blessés, dont 23 parmi les forces de l'ordre. La plupart des autres mobilisations se sont déroulées dans le calme mais des manifestations ont dégénéré à Bordeaux, Toulouse, Nantes, Tours ou Dijon. La hausse de la fiscalité écologique alimente la grogne d'une bonne partie de Français qui a l'impression de crouler sous le poids des impôts ce qui se répercute sur leur pouvoir d'achat. Dans le sillage de cette grogne sociale est né un mouvement inédit de protestation sur les réseaux sociaux: les gilets jaunes qui mènent depuis la mi-novembre une mobilisation à travers tout le territoire français. Lancé au départ pour protester contre la hausse des prix des carburants, le mouvement s'est ensuite élargi à la critique des taxes en général et de la baisse du pouvoir d'achat. Courant cette semaine, une liste contenant une quarantaine de revendications allant de l'augmentation du smic au retour au septennat, a été envoyée aux médias et aux députés.