Les banderoles, slogans, marches… dominent l'actualité française. Causes différentes et classes différentes, mais un point commun cependant : tous ces Français battent le pavé pour protester contre la situation ambiante. D'outre-mer, l'on a vu ces gilets jaunes faire feu de tout bois, la semaine dernière, pour dénoncer le resserrement du pouvoir d'achat et le poids des taxes. Un mouvement qui est resté ferme jusqu'au bout et qui continue encore à faire pression, notamment sur les réseaux sociaux allant jusqu'à exiger la démission du président français, Emmanuel Macron. Samedi dernier, leur mobilisation pour défendre « plus de pouvoir d'achat et l'annulation des taxes sur les carburants » a même tourné au drame lorsque les scènes de violence et de casse ont pris le dessus. Les images et vidéos ont fait le tour de la toile, inquiétant l'opinion internationale sur le climat social en France, mis aussi sur ce que sera le restant du mandat de Macron. Pour l'heure, l'équipe gouvernementale ne flanche pas. "Il y a un cap qui a été fixé par le président de la République, c'est celui de la transition énergétique (...) Ce cap doit être tenu", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Le but est que "nos enfants vivent dans un environnement meilleur", avec "moins de CO2, moins de particules fines", a-t-il souligné. De son côté, le ministre de l'Action et des Comptes public, Gérald Darmanin a mis en avant la "contradiction" entre les demandes des "gilets jaunes" qui veulent moins d'impôts et plus de services publics. Pour sa part, Macron tente de jouer la carte de la prudence. Pour le Conseil européen extraordinaire qui entérinait le Brexit en fin de semaine dernière, le président français n'a rien dévoilé des annonces qu'il doit faire mardi à l'occasion de la présentation de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Toutefois, il a estimé qu'il "n'y a pas de projet de société et il n'y a pas de projet politique - au niveau national et européen - si nous n'apportons pas une réponse claire à nos classes moyennes et à nos classes laborieuses". La porte au dialogue n'est donc pas définitivement fermée, somme toute ! Notons qu'au total, 103 interpellations ont eu lieu dont 5 concernent des mineurs, après la manifestation samedi de quelque 100.000 gilets jaunes, dont 8.000 à Paris, soit près de trois fois moins que lors de la première journée des "gilets jaunes". Et ces derniers ne comptent pas s'arrêter là puisque certains se sont déjà donné rendez-vous le 1er décembre pour ce qu'ils appellent « l'acte 3 » de leur mobilisation. "Si le gouvernement ne répond pas concrètement, on va avoir un mouvement encore plus fort", a mis en garde Jose Espinoza, coordinateur des "gilets jaunes" à Montreuil. Pour lui, c'est "un mouvement qui vient de loin" après plusieurs années de "baisse de pouvoir d'achat", les pauvres ayant l'impression "de payer pour les riches". Lundi, vingt-huit gardes à vue ont été prolongées et 47 personnes déjà présentées à la justice sur les 103 personnes interpellées, selon les données du Parquet de Paris. Vingt-sept personnes seront présentées ce lundi en comparution immédiate. Vingt-cinq interpellés ont été remis en liberté et trois ont reçu une convocation devant le tribunal correctionnel, selon la même source. Aux dernières nouvelles, une "délégation" de huit "communicants officiels" du mouvement des "gilets jaunes" a été créée pour "engager une prise de contact sérieuse et nécessaire avec les représentants de l'Etat et de son gouvernement", annonce un communiqué publié lundi. Après avoir consulté ses sympathisants sur Facebook, cette délégation adresse "deux propositions principales" au gouvernement: "revoir à la baisse toutes les taxes" et la "création d'une assemblée citoyenne" pour débattre des thèmes de la transition écologique, la "prise en compte de la voix des citoyens", l'augmentation du pouvoir d'achat ou encore la précarité, détaille ce texte.