Sur les dix CTI créés au départ, un a déjà rendu l'âme et un autre est en sursis. Les huit qui sont actuellement en activité ne dégagent qu'un chiffre d'affaires de 50 millions de DH, contre 500 millions pour le leader marocain des laboratoires de bâtiment et génie civil. Fin du suspense pour la filière française de l'éolien en mer. Le président de la République, Emmanuel Macron, en déplacement au Cap Fréhel (Côtes-d'Armor) le mercredi 20 juin, a annoncé avoir trouvé un terrain d'entente avec les développeurs lauréats des appels d'offres de 2012 et 2014. Les six projets, cumulant près de 3 GW, sont donc finalement sauvés. Une annonce qui intervient plus tôt que prévu et qui pourrait également laisser présager des volumes significatifs pour la prochaine programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), actuellement en débat public. Baisse du tarif d'achat de 30% Emmanuel Macron a indiqué que le gouvernement avait obtenu une diminution des subventions publiques de 40% grâce à une baisse négociée de 30% en moyenne (les détails financiers de chaque projet ne sont pas encore connus) sur les tarifs d'achat de l'électricité, qui oscilleraient désormais entre 126 et 161 €/MWh. Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire écrit : «des tarifs qui passent de 200€ à environ 150€». Un effort moins important que le souhaitait Bercy mais qui va permettre à l'Etat d'économiser quelque 15 milliards d'euros. L'annonce intervient moins de 10 jours après que le gouvernement a à nouveau déposé l'amendement d'annulation des parcs éoliens. Intégré au projet de loi «Renforcement de l'efficacité de l'administration pour une relation de confiance avec le public», dont l'examen en 2e lecture à l'Assemblée nationale est prévu la semaine prochaine, l'amendement indiquait même les indemnités auxquelles pouvaient prétendre les développeurs en cas d'annulation de leur projet. Bruno Bensasson, le PDG d'EDF EN, a été le premier à réagir : «Heureux de la confirmation par Emmanuel Macron de nos 3 parcs éoliens en mer : Fécamp, Courseulles et Saint-Nazaire. Le Groupe EDF est totalement engagé pour la réussite de ces projets au cœur de la transition énergétique et la création d'une filière industrielle», a-t-il écrit sur son compte Twitter. Pour Engie, «les efforts et la bonne volonté de tous dans la négociation, menée sous l'égide de Gérard Rameix, ont permis de parvenir à cette solution équilibrée. La construction et la mise en service des deux projets éoliens en mer de Dieppe Le Tréport et de Yeu-Noirmoutier permettront ainsi la construction des deux usines prévues au Havre». De son côté, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) s'est félicité de cette décision et des 15.000 emplois dans les régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire, qu'elle va permettre de créer, contre 2.750 emplois directs recensés par l'Observatoire des énergies marines en 2017. Des projets à périmètre constant Il est à noter que cet accord s'applique à périmètre constant, ce qui signifie que la piste consistant à réduire la capacité nominale des parcs n'a finalement pas été retenue pour faire baisser la facture globale. «Cette négociation a été utile. Il en résulte une bonne nouvelle pour la transition énergétique, pour toute la filière et les territoires concernés. La fabrication des éoliennes va être lancée dès la fin de l'année pour les deux premiers parcs et le calendrier de mise en service sera tenu : Saint Nazaire en 2021 et Fécamp en 2022. Saint-Brieuc, Courseulles et Dieppe-le Tréport en 2023 et enfin Yeu-Noirmoutier en 2024», a insisté Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire interrogé sur ce sujet l'après-midi même à l'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement.