Le film tant attendu, « Volubilis » de Faouzi Bensaidi, un mélodrame captivant, a été projetée, mardi 2 octobre 2018, en avant-première à Casablanca, 24 heures avant sa sortie nationale dans les salles de cinéma. Le long-métrage, une coproduction maroco-française, relate une histoire d'amour entre Abdelkader, vigile, et sa femme Malika, employée de maison, sur fond d'une critique en filigrane d'un libéralisme sauvage. Malgré des problèmes d'argent, les deux personnages rêvent d'emménager ensemble et de vivre leur amour. Seulement, un épisode d'une grande violence va bouleverser leur destin. Humilié par l'épouse d'un homme très influent, Abdelkader va perdre son sang-froid et la gifler. Il sera brutalisé et viré de son travail. L'histoire de ce couple de gens simples et aux rêves basiques porte la thèse que la violence est une fabrication purement sociale, qui se nourrit de l'absence de la justice et de la diffusion du sentiment d'injustice. De ce fait, la rancune et la vengeance prennent le dessus sur l'amour et la communion. En marge de la projection au complexe Mégarama, Faouzi Bensaidi a expliqué qu'il a tenté de faire ressusciter le romantisme qui était en vogue dans les cinémas arabes aux années 1950 et 1960, en racontant « une histoire d'amour marocaine sincère et très forte interprétée par des acteurs de grande classe ». L'histoire de Malika et Abdelkader expose sans fard les problématiques sociales contemporaines, qui se trouvent exacerbées par les mutations économiques et sociétales dans le pays, a dit Bensaidi, qui demeure l'un des meilleurs réalisateurs marocains des deux dernières décennies. Les premiers rôles de « Volubilis », vainqueur de 7 prix au festival du film national de Tanger, sont campés par une constellation de stars du cinéma marocain, comme Nadia Kounda (Malika), Mouhcine Malzi (Abdelkader), Nezha Rahile, Abdelhadi Talbi et Mouna Fettou.